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Les maisons : quand la tempête n’est pas entre quatre murs
Crédit: Marie-Eve Tougas

Avant de passer au compte-rendu, voici la lecture du mois prochain : Madame Victoria de Catherine Leroux. C'est un roman policier où se mêlent faits réels et fiction et qui me semble assez accrocheur pour me donner hâte de le lire. Ne descendez pas plus bas que l’image si vous ne voulez pas lire de spoilers pour Les maisons de Fanny Britt!
 

Madame Victoria
Crédit : Éditions Alto

 
Les maisons est un roman super introspectif sur la vie de Tessa, mais dont l’action se passe en l’espace de seulement quelques jours. Elle vient à peine de commencer le processus de vente d’une maison quand son passé lui revient en coup de poing : Francis, l’ex-copain d’il y a si longtemps, est le mari de sa nouvelle cliente.
 
Plus tard, il la rappelle. Il veut la revoir, pour le kick, un rendez-vous est décidé. Dès lors, Tessa se met à anticiper le déroulement de cette rencontre et à planifier la façon dont elle trompera son mari avec cet ex-amant dont elle n’est jamais revenue. C’est un peu comme une chronique d’une rupture annoncée, qui dépeint l’attente de l’inéluctable : « ‘A va-tu tromper pour vrâ son mari, le père de ses enfants/tout crisser là pour une amourette de 5 mois/pratiquement en un claquement de doigts!? »
 

 
Dans les jours qui suivent, la routine continue… mais prend une autre dimension maintenant que nous connaissons l’intention de Tessa. Une nouvelle robe, des ballerines rarement portées, une touche de maquillage de plus pour se mettre en valeur. Tout le monde peut témoigner d’une relation qui nous marque au fer rouge et dont on ne se remet jamais vraiment. Ces relations sont souvent pleines de « what if…? » et nous chavirent toujours un peu en-dedans quand l’être concerné croise notre chemin à nouveau. C’est encore pire pour Tessa, qui a trois jours devant elle pour se construire mille et un scénarios sur le déroulement de cette rencontre.
 
Heureusement, Tessa se rend compte qu’elle avait idéalisé cet homme/cette relation pendant toutes ces années. Elle réalise la valeur des gens qui font partie de sa vie à cet instant et comment elle se sent avec eux. Toute la douleur exprimée au travers des pages du roman s’en trouve apaisée; Tessa avait simplement besoin de pouvoir y mettre un terme.
 

soulagement - Les maisons
Crédit : mametupa/Tumblr

 
Le roman est écrit à la première personne : Tessa nous laisse voir des bribes de son quotidien avec son mari et ses enfants, mais aussi de son passé, où elle brosse un tableau illustrant la relation avec sa mère, son frère, ses amis. J’aime la façon dont les sections alternent, la vie présente de Tessa versus une année représentative d’une décennie (1982, 1993, 2004). Deux choses m’ont positivement marquée dans la structure du roman : les dialogues sans fioritures, comme si on parlait à haute voix, et les chapitres très courts et succincts, juste assez pour exprimer le sentiment qui habitait le personnage à cet instant.
 
Finalement, je me suis rendu compte que le roman était intitulé Les maisons, non seulement à cause du métier de Tessa, mais aussi parce qu’elle décrit des habitations dans chaque section : des endroits qu’elle vend, qu’elle habite, qu’elle visite. Ils n’ont pas tous droit à une description détaillée, mais juste assez pour saisir le mood qui l’habite.
 
Qu’est-ce qui vous a plu dans Les maisons? Ce que vous avez moins aimé?

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