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Play Boys : quand jouer à la guerre ne suffit plus.
Crédit: Montage par Marie-Eve Tougas

Avant tout, voici la lecture du mois prochain : L’épreuve : le labyrinthe (version française de The Maze Runner) de l’auteur américain James Dashner. Il s’agit encore d’un roman dystopique qui s’inscrit dans la même veine que The Hunger Games ou Divergent. C’est le premier tome d’une série; je me suis dit que ça pourrait vous donner envie de dévorer la suite durant vos vacances… Maintenant, faites attention aux spoilers après la photo!
 

L'épreuve
Crédit : www.cultura.com

 
Premier roman de Ghayas Hachem, Play Boys relate les aventures entremêlées de deux familles qui vivent à Beyrouth durant la guerre dans les années 1980. C’est Ref’at qui nous raconte tout ça : gamin de douze ans, il habite avec sa mère et son frère aîné et passe ses temps libres à jouer avec son cousin et voisin Wissame. Ce dernier vit avec ses deux parents, et sa mère et celle de Ref'at sont sœurs. 
 
Les garçons jouent à s’imaginer des histoires qui les titillent sur les femmes de l’immeuble. C’est un peu drôle à lire, car ils essaient d’être coquins, mais ils ne connaissent rien encore de la sexualité. D’ailleurs, sa tante Khalto Rana (la mère de Wissame) surprend leur conversation une fois et elle a bien du mal à garder son sérieux. C’est tout le contraire de la mère de Ref’at, qui est terriblement insultée lorsqu’elle apprend que les garçons ont trouvé des magazines Playboy dans la chambre interdite. On comprend que les sœurs ont des caractères opposés et pourtant, ça ne les empêche pas de se retrouver tous les soirs dans la cuisine chez Ref’at pour de longues discussions.
 

 
La guerre fait partie de la vie courante des personnages dans le livre. Personne ne la trouve déplacée ou horrible, tout le monde a appris à vivre avec : elle est là sans trop déranger même si parfois elle redevient le sujet de conversation numéro 1. Elle a chassé le couple propriétaire de l’appartement où vivent Ref’at et sa famille, elle est la raison de leur déménagement dans l’immeuble de Khalto Rana, elle explique pourquoi le père de Ref’at n’est plus là et que celui de Wissame s’absente et elle justifie la présence du Cow-boy dans l’immeuble.
 
Play Boys est un roman qui brouille quelquefois les limites du réel et de l’imaginaire, qui les mélange pour mieux les remettre en perspective. C’est particulièrement le cas quand Ramzi, le grand frère de Ref’at, déclare la création de son propre État dans la pièce qu’ils appellent « le terrain ». Sa façon de faire et son langage, les codes internationaux et les ministères : tout rappelle la vraie guerre qui se passe dehors. À partir de là, les conséquences désastreuses s’enchaînent pour Ref’at, qui ne comprend pas pourquoi son frère et son cousin s’en veulent tellement. Dans son désir de ne pas prendre part à ces hostilités, il finit par trouver des documents sur son père que sa mère avait cachés et demande au Cow-boy de le retrouver. Ramzi réussit à « battre » Wissame (d’une gifle) et met définitivement fin à l’alliance de Ref’at avec son cousin.
 

Avengers fight
Crédit : www.9e3k.com

 
Finalement, l’avant-dernier chapitre est le seul du livre à posséder un titre (La descente au sous-sol) et il montre à quel point Ref’at s’éloigne de ses jeux enfantins. Il se fait coacher par le Cow-boy sur la guerre de façon de plus en plus explicite, tout en écoutant du Black Sabbath dans les voitures du sous-sol. Je trouve que c’est le côté vraiment plus heavy de l’histoire, et là où le titre du livre prend une tout autre dimension. La finale vient au moins nous rassurer sur le futur de Ref’at, qui revient à des activités plus appropriées pour son âge.
 
Qu’avez-vous pensé de Play Boys?

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