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Palo Alto : confidences de James Franco sous forme de nouvelles.
Crédit: Marie-Eve Tougas

Le temps passe trop vite : c’est déjà le moment de faire le compte-rendu de mars! Mais voici tout d’abord la lecture du mois prochain : le polar Peaux de soie, de l’auteure québécoise Diane Vincent. Elle signe ici une 4e collaboration Marchand et Bastianello (les personnages principaux), qui prend justement place dans le domaine de la mode. Cela dit, ne descendez pas plus bas si vous n’aimez pas les spoilers!
 

Peaux de soie
Crédit : dimedia.com

 
Palo Alto est la ville natale de James Franco. Recueil de nouvelles du même nom, Palo Alto s’inspire d’anecdotes provenant de l’adolescence de Franco et de ses amis d’école. Située au cœur de la Silicon Valley, la ville est majoritairement blanche, aisée et très éduquée : les protagonistes des différentes histoires sont assez représentatifs de cette réalité et ça peut jouer un rôle important sur leurs actions (comme dans le chapitre American History).
 
Je pense qu’il est important de noter la structure du roman parce que ça influence énormément la lecture : il est construit en 2 parties qui correspondent (selon mes déductions) aux deux high schools de la ville. Chaque nouvelle est racontée au « je », mais les personnages sont justement confinés à leur partie respective. Certains narrateurs reviennent plusieurs fois et racontent des moments différents de leur adolescence jusqu’à environ 17 ans. La non-continuité des évènements et le changement de narrateur peuvent causer une certaine confusion, mais on nomme heureusement la personne qui parle au moins une fois durant son récit. À mes yeux, ce livre est comme Elephant (Gus Van Sant) qui rencontre Pulp Fiction (Quentin Tarantino).
 

 
Les personnages sont une répétition de clichés (presque des caricatures) sur l’adolescent américain moyen qui s’emmerde DONT BIN dans sa banlieue parfaite. C’est un genre de prélude à l’inéluctabilité de leur destin : ils sont déjà résignés à poursuivre le cycle de l’ennui de leurs parents avant eux. On peut sentir tout le cynisme qui les anime au travers de leur consommation excessive de drogues et d’alcool, ou encore leur comportement un peu nonchalant face au sexe. Preuves à l’appui : presque tout le monde fume constamment du weed et des cigarettes; Teddy et Ryan, tous deux alcooliques, qui continuent de lever le coude malgré leur probation; Roberto, qui semble avoir comme but de dévierger le plus grand nombre de filles possible.
 

Spring Breakers
Crédit : gq.com

Sous ces attitudes un peu blasées, il y a tout de même une panoplie de sentiments qui existent : comme tout bon adolescent qui se respecte, les jeunes ont simplement de la difficulté à extérioriser ce qu’ils ressentent. Je trouve que ces moments de vulnérabilité illuminent les récits et y apportent de la couleur : la façon dont Ryan raconte ses aventures dans les chapitres Killing Animals et Camp l’illustre bien. Je pense également à la vieille dame qui remercie Teddy pour ses portraits ou encore à quel point il semble apprécier April d’une façon « pure ». Justement, quand April se rend compte que M. B a une nouvelle « gardienne », sa réaction me brise le cœur. Finalement il y a finalement Marissa, jeune fille supra socially awkward, qui voit le garçon qu’elle convoitait se faire battre/tuer devant elle.
 
Au final, Palo Alto est un genre de journal intime romancé qui dépeint une adolescence qui peut avoir été vécue par certains… mais pas par moi! Ça n’empêche pas qu’on puisse s’identifier à des situations/sentiments que vivent les personnages. Je crois que Franco peut être fier de ce premier roman, mais il a aussi des choses à travailler.
 
Avez-vous aimé Palo Alto? Mais la vraie question c’est : OÙ SONT LEURS PARENTS?!

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