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Mauvaise foi : une autre époque, mais les mêmes problèmes qu’aujourd’hui.
Crédit: @thinkcookcookID /Twitter

Rappel : n'oubliez pas que le compte-rendu du premier tome de la série dystopique Amblystome aura lieu semaine prochaine. Je viens juste d’en terminer la lecture et j’ai hâte de pouvoir vous en parler (et de lire les tomes suivants)!
 
À première vue, on peut penser que Mauvaise foi est un roman policier/polar comme les autres : un cas sans solution, des questions sans réponse, une enquête difficile, mais finalement, les bons finissent par gagner. Étant donné que le vrai coupable a maquillé son méfait pour faire porter le blâme par un autre, toute cette « mise en scène » servait de soutien aux principaux thèmes de l’histoire : les secrets de famille et la religion.
 
Ces thématiques sont tellement imbriquées l’une dans l’autre qu’il est impossible de voir comment elles peuvent se dissocier. Preuves à l’appui ci-dessous.

  • Gontran (le défunt frère), dont le père a abusé sexuellement, puis l’a obligé à faire sa prêtrise malgré son désintérêt.
  • Paulette, violée le soir du 31 décembre par deux collègues de Gontran en visite. Un nombre restreint de personnes au courant et quand les coupables sont dénoncés à l’Église, on tente d’étouffer l’affaire en offrant une compensation en argent.
  • L’un des collègues (Dumond) a également abusé sexuellement de Gontran pendant ses études. Gontran a réussi à l’appâter avec un jeune garçon afin d’user des preuves pour lui faire du chantage.
  • Paulette tombe enceinte à la suite du viol et en avise secrètement sa sœur Corinne. On l’éloigne du domicile familial pour masquer la grossesse et empêcher leur père d’apprendre la vérité.
  • Émilienne, très pieuse, apprend par son mari qui est médecin qu’un bébé indésirable est à naître, on l’éloigne également de sa demeure pour « simuler » une grossesse.
  • Émilienne adopte l’enfant de Paulette, sans que les deux femmes sachent le lien qui les unissait.
  • À la toute fin, on apprend que lorsque l’église du village fut reconstruite, Paulette y a caché la lettre prouvant la paternité de Rivest (l’autre coupable).

 

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Crédit : imgarcade.com

 
Tout le monde a une famille et des squelettes dans le placard. À l’époque où les évènements de l’histoire prennent place, l’Église avait encore son importance auprès des petites communautés. Pour plusieurs personnages (le curé Yvan, Paulette, Émilienne), la religion est leur raison de vivre et c’est vers cette foi qu’ils se tournent lorsque tout semble aller de travers. Pour les autres (Gontran et Corinne) qui sont au courant de l’accumulation de secrets, il est difficile de faire confiance à cette institution. Marie Laberge a bien représenté l’influence de la religion dans toutes les sphères de la vie de ses personnages et comment elle dictait les agissements de tous.
 
Si on compare avec aujourd’hui, la nature des secrets a changé et s’est malheureusement « diversifiée » : des problèmes culturels ou religieux, la culture du viol, les problèmes psychologiques qui sont de plus en plus présents dans nos vies… Même si ici la religion n’indique plus aux gens « quoi penser », il y a quand même une grande stigmatisation de certaines situations qui font qu’on retombe dans le pattern du secret. Plus ça change, plus c’est pareil qu’ils disaient…

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