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On jase: Je « mets ma Chemise » pour en finir avec les stéréotypes!

Les amis, c’est l’’heure de la minute pastorale et critique; histoire de refroidir les esprits échauffés par la Semaine de la Mode de Montréal qui s’achève tout juste. Aujourd’’hui, je fais de moi un être pragmatique et je m’attaque à l’aspect mensonger et désuet des stéréotypes du milieu de la mode et de celui des intellos.

Je m’explique.

D’une part comme de l’’autre du « spectre archétypal », lorsqu’’on tend à apposer des étiquettes, les idées préconçues fusent et se défendent parfois si sournoisement qu’on n’arrive plus à en percevoir ni la satire, ni la supercherie. À force d’usage, les stéréotypes se sont donc imposés insidieusement comme modèles véridiques. Des fossés infranchissables (et pourtant tout à fait illusoires) se sont creusés entre nos conceptions de tel ou tel type d’’individus, au point où les ‘gris’ sont tour à tour fondus dans le blanc ou le noir; pour les besoins de la cause. Parce que c’’est tellement plus facile de justifier un bashing quand on fait abstraction des nuances…

Et si je déballe tout ça ici, c’’est parce qu’à mon sens, le plus scindé et conflictuel des dipôles archétypaux est celui opposant nos conceptions pré-mâchées sur les « nerds » et les « fashion freaks ». D’’une part, il y aurait ceux qui Pensent, mais qui manquent « d’’actualité » et de l’’autre, évidemment, ceux qui Paraissent, mais manquent de substance.

Probablement vous dites-vous : « Ben là, come on, on le sait que les gens qui paraissent bien sont pas toutte des imbéciles, pis que ceux qui réfléchissent trop sont pas nécessairement noob… », mais c’est précisément en se convainquant qu’’on sait faire la part des choses qu’’on commet une erreur. Rationnellement (et par vanité), on rejette cette idée selon laquelle nous sommes formatés à avoir une visions aussi polarisées des « Autres », mais en pratique, nous avons presqu’invariablement recours à des stéréotypes pour justifier une opinion ou (plus souvent) une frustration. Parce qu’encore une fois, c’est tellement plus facile de détester la conception aliénée et caricaturale d’’autrui que d’’admettre les nuances qui forgent son caractère véridique, pour ensuite émettre une critique constructive. Non, démolir en exacerbant certains traits caractéristiques est tellement plus aisé… et tellement plus jouissif.

Le problème, c’’est qu’’une fois le moment hargneux dissipé, la conception aliénée de l’individu, quant à elle, subsiste. Et c’est ainsi que se cristallisent les stéréotypes.

Pis c’’est aussi là que je me choque. Pourrait-on sérieusement réaliser à quel point ce mode de fonctionnement est vétuste, surtout à l’’heure où les classes sociales ne veulent plus rien dire et où la polyvalence est sur-valorisée! La société postmoderne somme l’’individu moyen de devenir polyvalent et supra-compétent, mais, en revanche, elle ne lui octroie pas les crédits qui vont de pairs avec ses efforts d’adaptation et de performance : le respect et la crédibilité. Non, elle se contente de lui assener des propos réducteurs à la première occasion. On nous demande d’être adapté en tous point, mais on nous rabroue l’instant d’après d’un « sois beau et tais-toi », ou d’un « Parle et cache-toi », dépendamment des circonstances.

Je prends un exemple concret : la 21e Semaine de la Mode de Montréal s’’est clôturée hier. Soyons franc : une bonne partie du battage médiatique autour de l’évènement consistait en fait à dénigrer le projet, en disant qu’il s’’agissait du festival de la nunuche et de la cupidité, en plus de profiter de l’’occasion pour ridiculiser les blogueuses modes qui, soi-disant, « allaient se montrer », rien d’’autre. Par contre, on a rarement fait état du génie logistique à la base de l’’évènement, et de la virtuosité (conceptuelle et technique) des artisans, etc, etc. Le happening a été totalement discrédité sur l’’autel de l’’intellect sous prétexte qu’il traitait de mode. Je m’’excuse, mais c’est une pensée totalement rétrograde et, encore une fois, stéréotypée.

Pour conclure, je prendrai un exemple équivalent, mais émanant cette fois-ci de l’’autre côté du spectre des stéréotypes. Si l’’on tend à abrutir les fashionistas, l’’inverse est tout aussi vrai, alors qu’’on « ringardise » malgré nous les intellos.

Or, jeudi le 15 septembre prochain aura lieu le lancement officiel du Magazine La Chemise (voir la page officielle ici), un webzine d’’information, d’’analyse et de réflexion qui se donne pour mission d’’outiller ses lecteurs et de favoriser le débat et l’’échange public sur une myriade de sujets d’’actualités. On pourrait facilement croire qu’’il s’agit encore d’’une réunion de dix ou douze gratte-papiers un peu décalés de l’’air du temps, mais encore une fois : attention, stéréotypes!

Si le projet peut sembler un peu austère a priori, j’ai voulu prouver que même les nerds (dont je pourrais être l’ambassadrice, tiens!) ont le sens des mondanités. Ainsi, j’ai demandé aux fondateurs de La Chemise de m’envoyer des photos de leurs « look chemise » pour le lancement. Voici ce que ça donne; c’est charmant :

Pour le reste, croyez-moi, ça risque d’’être une belle soirée, avec plein de belles surprises. Expo photos, présentation des articles, DJ sets et compagnie. Je ne voudrais pas avoir l’’air de prêcher pour ma paroisse, mais c’est vrai! Voyez les détails de l’évènement ici, et venez faire un tour si le cœur vous en dit!

 

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