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Fin de session, procrastination, déficit d’attention. Eh merde.

Eh oui, je m’apprête à écrire un article sur la fin de session parce que je suis trop débordée par celle-ci pour avoir pensé à quelconque autre sujet. Je fais du fardeau qui m’accable la matière première d’un reflux syntaxique, tiens!

La fin de session est un leurre pernicieux dont la lourdeur est décuplée par le fait que nous nous complaisons dans notre malheur. Ça, c’était mon thesis statement.

En d’autres mots : la fin de session, c’est un gros casse-tête, on le sait tous, pis tout ce qu’on trouve à faire, c’est de s’y empêtrer bêtement en anticipant le marasme de la procrastination.

JUSTE LE FAIT que je sois en train de verbaliser tout ça est un acte de procrastination honteux. Eh oui, une lecture obligatoire inachevée ouverte à la page 33 sur 200 me fixe narquoisement, et la menace d’une série de nuits blanches inévitables plane sur lundi, mardi, et mercredi. Je le sais, car je sais aussi que je me complais dans le cycle de la procrastination. Je procrastine même le moment où je prendrai ma procrastination en main. Ça se résumerait grosso modo à débrancher mon routeur, mais j’ai encore préféré écouter des requiems tchèques tout l’avant-midi plutôt que de m’y résigner.

Certes la procrastination est un fléau qui nous affecte tous, étudiants ou travailleurs autonomes (à moins que vous ayez des ascendances ninja). L’instant qui succèdera à celui-ci est toujours plus opportun pour s’acquitter d’une tâche, aussi stimulante soit-elle. Il y a quelque chose de voluptueux dans le fait de céder à l’inaction. Une manière de s’approprier l’instant en ayant l’impression de narguer nos responsabilités. C’est jouissif de repousser l’imminent; on se sent un peu Dieu.

Formidable exercice de non-pertinence procrastinatrice que ce dernier paragraphe. Voyez, je repousse même le moment où j’entrerai dans le vif du sujet…

Attendez, quel sujet?

J’ai perdu le fil. Égarement révélateur; annonciateur du deuxième élément perturbateur d’une fin de session dans embûches : le déficit d’attention. Eh merde! J’ai pour mon dire que j’ai développé un sérieux déficit d’attention en incorporant Internet à ma routine de « travail ». Je dis « incorporer » et « routine de travail »; mais pour être tout à fait honnête, il faudrait dire « imbriquer » et « routine de vie ». Mon ordi, c’est devenu le prolongement de ma face, mautadine! Quand la connexion fait des siennes, au lieu d’en profiter pour lire un livre pertinent ou avancer une rédaction qui ne requière aucune recherche, je perds des lustres à pester contre la déficience du dispositif. Procrastination : +3, symptômes d’une addiction manifeste : +5 inquiétude : +1000 ….

Depuis qu’Internet fait partie intégrante de toutes mes démarches de travail, ma capacité à me concentrer sur une activité X pour un temps X’ a décru de manière exponentielle. Si au terme de mon secondaire, je pouvais facilement passer cinq heures penchée au-dessus d’un sujet en particulier, ma concentration moyenne est aujourd’hui d’environ 5 minutes. Je suis devenue un monstre multi-tasking, mais je butine littéralement entre les tâches de manière presque frénétique, oubliant successivement les une, puis les autres; et en y revenant périodiquement ensuite. Un va-et-vient somme toute assez improductif; bien que je persiste à me faire croire que je suis ô combien efficace puisque travaillant comme une pieuvre… FAUX! Je m’égare entre les amorces de 1001 tâches, ne complétant jamais rien et rajoutant des nouvelles initiatives pour pallier au manque d’évolution de celles déjà entreprise.

ESSAYE DE GÉRER DES TRAVAUX DE SESSION, COMME ÇA!

« Je vais commencer à écrire mon reportage, ah mais tiens j’avais promis que j’enverrais un mail à untel, et au fond c’est vrai qu’il serait bien que je contacte unetelle pour recueillir des informations pertinentes. Certes, mais pas avant d’avoir monté au moins 3 minutes de telle entrevue. Ce qui sera dûment fait dès le moment où j’aurais écrit 300 mots de tel article. J’avais pas dit que je devais lire un livre? Bon je vais aller arroser mes plantes. Ahhhh tiens il y a du courrier! »

= MA VIE.

Vraisemblablement, je ne peux pas travailler de la maison, et pas de l’école non plus parce qu’il y aurait toujours quelqu’un pour m’interrompre, me distraire, me faire la jasette. Ou alors un bruit attrayant. Ou des carreaux de carrelage à compter….

C’est une calamité!

Alors je bois du café pour me concentrer, mais on connait tous le cercle infernal de la caféine : Je bois du café donc je suis concentré, donc je vais boire plus de café et me déconcentrer, puis reboire du café pour retrouver la concentration perdue à cause des cafés…

Et encore. Je viens de terminer ce billet à la hâte, car hier je suis allée et venue entre lire une page de livre, écrire une phrase, regarder 5 minutes du « Sexe autour du monde » et glander du Facebook.

Je ne dormirai probablement plus d’ici mercredi.

Pis vous, ça se passe comment?

Jetez un coup d’oeil à ça, j’ai bien ri:

 

 

 

 

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