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Être à l’aise avec la consommation de porn de son petit chum : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas du tout?

Ah, la porn. L’OSTIE DE PORN. Elle m’en a fait voir de toutes les couleurs (et je ne parle pas juste de fesses ici). Et parce que je ne suis probablement pas la seule qui s’est sentie à un moment ou un autre désemparée devant la consommation de son monsieur, j’ai envie de vous en jaser un peu.
 
Je vais essayer d’être brève : j’ai toujours présumé qu’à part quelques rares déséquilibrés, tout le monde était un consommateur de porn occasionnel. Comme moi, mes amies pis mon chum. C’est ça, oui.
 

Ça fait que quand j’ai commencé à remarquer que l’historique de mon iPad s’effaçait quotidiennement, j’ai un peu capoté à l’idée que mon monsieur consommait de la porn. CHAQUE. JOUR. Je l’ai rapidement confronté là-dessus puisque j’avais l’impression qu’il vivait sa sexualité ailleurs qu’avec moi et que je ne suffisais pas à le satisfaire.
 
Il me disait comprendre et m’a même promis à quelques reprises d’arrêter complètement. Pourtant, chaque jour que le bon Dieu nous donnait, mon historique redevenait blanc comme neige (je précise qu’il n’avait ni ordinateur, ni téléphone intelligent et que tout ceci se déroulait avant l’ère de la navigation privée).
 
Un jour où il avait oublié de tout effacer, j’ai vu qu’il s’était rendu jusqu’à la 40e « page d’accueil » de YouPorn. C’est là que j’ai commencé à freaker : je trouvais ça VRAIMENT intense. Nos chicanes sont devenues encore plus fréquentes. Je l’espionnais et l’accusais sans cesse. Résultat : il était sur la défensive et se refermait encore plus.
 
Je voyais sa consommation importante de porno comme un manque de respect envers notre sexualité de couple (on ne faisait d’ailleurs plus l’amour très souvent), mais lui voyait ça simplement comme son droit au plaisir en solo. Il me disait aussi que c’était normal puisqu’il en va ainsi pour tous les jeunes hommes de notre génération.
 
Pendant un petit bout, j’ai carrément perdu la tête. Je trouvais ça difficile parce que la pornographie est assez récente dans notre société et il n’y a pas tellement de documentation là-dessus. À part l’opinion de quelques matantes anonymes récoltée ici et là sur l’Internet, je ne savais plus quoi croire : était-ce moi qui capotais pour rien ou lui qui avait un problème?
 
Aussi, il faut dire que l’avènement des téléphones intelligents a complètement changé la game. Mon monsieur a fini par s’en procurer un et je suis carrément devenue obsédée. Chaque fois qu’il allait à la salle de bains, je paniquais puisque j’étais certaine qu’il s’enfermait pour regarder de la porn. Et vous savez quoi? J’ai souvent pu vérifier que j’avais raison…
 
J’ai réussi à ramasser le peu de santé mentale qu’il me restait et je suis allée consulter un psy. Ça m’a vraiment aidée à tout remettre en perspective. Même si j’ai réalisé que j’avais tendance à trop en faire une affaire personnelle en voyant la porn comme une espèce de menace, j’ai aussi compris que sa consommation était un peu maladive.
 
Avec cette confiance renouvelée, j’ai été capable d’en discuter avec mon copain sans qu’il ne se sente attaqué. Je vous épargne les détails, mais nous avons eu une discussion sincère qui nous a fait beaucoup de bien. Je suis contente parce qu’il a réussi à réaliser sa part du problème. De mon côté, j’ai choisi d’arrêter de m’autoflageller et de le laisser deal with it. Voilà pour l’histoire!
 

Crédit : Teen.com
 

Maintenant, même si je suis loin d’être sexologue, j’ai trois petits conseils de rien du tout à donner à celles qui seraient aux prises avec une situation semblable. Parce que j’aurais donc aimé trouver à l’époque des paroles qui fassent écho à mes sentiments, voici mes trucs :
  1. Il faut toujours se fier à son instinct. Peu importe ce que le reste du monde pense, fait ou dit, si vous êtes mal à l’aise, c’est que quelque chose cloche. Il faut absolument en parler parce que comme dirait ma grand-mère : « Tout ce qui murmure au fond du cœur finit par sortir en criant par les lèvres! ». #suchsagesse
     
  2. PAR CONTRE, s’il faut parler de son malaise, il faut aussi s’outiller pour le faire. C’est important de structurer sa pensée pour ne pas laisser la rancune orienter la discussion. Pour ça, je vous conseille de visionner cette vidéo de Mathieu St-Onge, où il explique sa dépendance à la pornographie. Ça permet vraiment de relativiser et de mieux comprendre, le cas échéant, la position de l’autre.
     
  3. Pour finir, il ne faut surtout pas se faire de mal pour rien. Apprivoisez-la, la maudite porn, s’il le faut! Personnellement, bien que j’en regardais à l’occasion, la ligne entre plaisir et dégoût était si mince que je n’arrivais jamais à me débarrasser d’un léger sentiment de honte/culpabilité après en avoir visionné.
Après toute cette saga, j’ai décidé de prendre le temps d’être curieuse et de chercher ce qui me convenait. Je sonne peut-être super lame, mais au final, c’est ce qui m’a aidée à dédramatiser la situation. J’ai surtout arrêté de me sentir menacée par la porn et ÇA, pour moi, c’est vraiment le plus important.
 
Est-ce que la pornographie est ou a déjà été problématique pour votre couple?
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