Aller au contenu
On jase: vision pragmatique de la mode.

Okay les amis, il faut qu’on parle. J’ai l’’habitude d’’être tendre et conciliante dans mes opinions sur la mode, étant donné que je ne suis pas suffisamment insérée dans le milieu pour me permettre de poser un jugement arbitraire sur quoi que ce soit, sauf qu’aujourd’’hui, je me permets de m’’avancer sur un truc en particulier.

Peut-être que je m’’apprête à déballer un sac d’’inepties, mais semble-t-il que TPL se plaise à être subversif, par moment. Ça fait qu’allons-y tout-de-go. Depuis quelques temps, je trouve qu’’on appose trop facilement l’’étiquette « mode » aux choses. Pour le sens commun, apparemment, dès que ça se porte de quelconque manière, on peut parler de mode. « Mode maman 2011 », « mode chalet 2012 », « mode j’m’en fout printemps/été », alors qu’’on l’’expose dans un catalogue Publisac pour un magasin à grande surface X.

Je ne veux pas être snob, je ne veux pas être trop élitiste; je considère seulement que le prétexte « ça s’enfile » n’’induit pas automatiquement la conclusion « c’’est de la mode, pour quelqu’’un quelque part ». Et expressément pas « pour quelqu’’un quelque part », justement. Je crois qu’’il faut arrêter d’’over démocratiser la définition de la « mode » (à l’’état pur, artistique et « artisanal » de la chose) comme s’’il s’agissait de quelque chose de subjectif et propre au cœur et aux envies de chacun. Il faut être pragmatique un instant, et admettre le constat qu’’il y a bel et bien une certaine part d’’objectivité dans « ce qu’’est la mode ». L’’argument « ça me plait, pour moi c’’est ça la mode » n’’est pas valable. Je ne dis pas qu’il n’y a rien qui puisse être utilisé comme composante d’un look réussi dans un magasin des plus inopiné (un peu comme sur la photo…), mais il faut tout de même être conscient de la distinction à faire. On ne boit pas du vinaigre en se délectant et en clamant que « c’est mon vin à moi, pour moi c’’est ça, un grand cru », non. Appelons un chat un chat, et je le dis sans une once de mépris, je vous l’’assure. Il s’’agit simplement de rendre aux designers et aux grands artisans ce qui leur appartient : la mode. Précisément.

À mon sens, il y a une distinction à faire au sein même du domaine des ‘vêtements et accessoires’; une case spéciale à marquer pour d’élimiter le champ de la « mode » au sens littéral et originel du terme. Oui, la mode est un artifice pur; un art né du faste et de la surabondance, mais un art quand-même; qu’’il faut départir du banal vêtement de consommation. Je crois qu’on peut réellement parler de « mode » quand le vêtement est conçu pour lui-même et apprécié pour son esthétique intrinsèque, et non pour le lifestyle auquel il réfère (comme le style « rider », par exemple), à ses aspects utilitaires (le style « plein air ») ou pour sa connotation aguicheuse ou sexuelle (…style Jersey Shore, genre…).

 

Dans ces cas-là, on parle plutôt de la transposition vestimentaire d’’une mentalité ou d’’un look propre à être largement commercialisé. Pas de mode. La pluralité de la mode n’’est pas telle que toutes les marques un peu faciles voudraient nous le faire croire en se prenant pour de grands designers sur les podiums. Je ne dévalorise pas leur travail, je veux simplement souligner le fait qu’’il y a méprise sur l’’essence de la chose. C’’est un peu une tape dans le dos aux petits artisans, aussi.

Ne me fustigez point, je ne suis pas miiichante. Je voulais simplement mettre le débat de l’’avant. Tsé, on jase.

 

Plus de contenu