Aller au contenu
On jase: la vente de fermeture de Station 8

Hier, mon ami Éric Samson et moi-même avions une discussion ouverte sur Twitter. Le sujet? Pourquoi personne ne parle de la vente de fermeture de la marque Station 8. Est-ce que j’ai une explication valable à cela? Non, je ne crois pas. On peut parler d’agenda setting, de ce que le lectorat veut lire, de plusieurs autres choses aussi. Le fait est, je crois, que le monde de la mode montréalaise ne va pas bien. Il va quand même mal. Et ça, pas mal de monde le savent. Alors, on ajoute une mauvaise nouvelle ou non?

La mode montréalaise, la mode québécoise en arrache. Oui. Je m’explique. Il serait facile de dire que le H&M a changé la donne au Québec, que les gens ne veulent pas payer cher, que les marques de designer sont, la plupart du temps, indisponibles là où la masse magasine. Tout cela est vrai d’une certaine façon. Sauf que, Station 8 était disponible au Simons. Et on s’entend, pas mal de monde va au Simons, moi la première. Station 8 était une marque pour homme et les hommes aiment les marques connues, ils ont rarement le guts d’essayer des choses. C’est triste, mais plus souvent qu’autrement, c’est vrai.

Travailler dans la mode au Québec, vouloir être designer, c’est presque un suicide. J’ai eu la chance de parler à Marie-Claude Guay, la designer de la marque, lorsqu’elle était styliste sur le set de DAKODAK.TV. Elle était fatiguée, la pauvre. Fatiguée de devoir faire du stylisme de plateau pour pouvoir faire rouler sa marque. D’un côté, je la comprends. Quand l’envie n’y est plus, il est normal de vouloir arrêter.

L’ouverture des marchés, il y a environ 10 ans, a fait mal à l’industrie. Quand le gouvernement s’est réveillé (la mode était considérée comme secondaire malgré les nombreux emplois associés), il était trop tard. Quelques programmes on été mis en place, quelques subventions. Mais comme le dit si bien Carolane:  » n’a pas subvention qui veut ». Les subventions sont données aux marques rentables, pas aux petits qui apprennent par essai/erreur. Et les petits manquent de ressources… (sur ce sujet, on va vous parler de quelque chose bientôt)

Cette semaine, on a annoncé qu’Andy Tha-Anh rejoignait l’équipe de la marque Lolà en tant que designer en chef. À ce moment-là , je me suis dit « Ouch, quel drop intense ». Je n’ai rien contre cette marque, je n’ai rien contre la nomination d’Andy. Je pose seulement des questions sur l’avenir de nos designers. Après avoir fait rouler sa propre marque pendant des années, ça fait quoi de travailler pour quelqu’un d’autre? Est-ce que le Québec commence à se rendre compte qu’on est un trop petit marché? Est-ce qu’un designer peut vraiment survivre dans notre marché?

Bref, comme le dit le titre, on jase. Qu’est-ce que vous croyez qui se passe avec notre mode québécoise? Est-ce que ça vous touche qu’une autre petite marque meure?

**Pour ceux et celles qui veulent acheter des morceaux Station 8 à petits prix, la vente d’échantillons se déroule vendredi et samedi. L’événement Facebook est ICI

Plus de contenu