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The First Monday In May : le nouveau documentaire full fashion
Crédit: Montage : Jérémie

J’ai eu peur au début. Quand les stars du documentaire ont commencé à s’interroger sur la question existentielle ultra boring « est-ce que la mode c’est de l’art? ». Bien sûr que c’est de l’art, voyons donc! Je suis tellement tanné d’entendre cette question-là.

Heureusement, le film ne s’y attarde pas vraiment.

Le nouveau documentaire The First Monday In May nous montre toutes les facettes de la préparation de l’exposition annuelle du Costume Institute du Metropolitan Museum of Art de New York. Cette expo à thème – vague et spécifique en même temps – ouvre toujours le premier lundi du mois de mai avec un gros bal très glamour en collaboration avec le magazine Vogue!
 

Crédit : Vogue/Youtube

L’évènement annuel, communément appelé le Super Bowl de l’industrie de la mode, est très attendu de tous les fans de belles robes et de célébrités bien vêtues. Les fonds collectés durant la soirée vont à l’institut du costume (12.5 millions récolté en 2015, l’année documentée dans le film).

Cette année, le thème de l’exposition (et du bal de la semaine dernière) est Manus X Machina: Fashion in an Age of Technology. La plupart des stars ont choisi de prendre le thème de la soirée au premier degré en portant de l’argent et des accessoires métalliques. Plusieurs se sont plantées, d’autres se sont surpassées. Merci Kim d’exister.
 


Crédit : elsvhosk/tumblr

Le documentaire fut tourné durant les huit mois qui ont précédé l’ouverture de l’exposition de 2015 China Through the Looking Glass. Une expo à saveur d’appropriation culturelle, vu qu’elle mettait en vedette des vêtements d’inspiration chinoise faits par des designers occidentaux. #Awkward

C’est leur version de la Chine qui était présentée. On apprend durant le film que la plupart de ses designers ont tiré leur inspiration des films hollywoodiens des années 1930 et 1940 où une vision assez caricaturale de la Chine était donc mise en scène. Jean Paul Gaultier nous le confirme même en disant qu’il n’est jamais allé en Chine et qu’il préfère s’inspirer d’images et de visuels, pas nécessairement chinois.

Le débat en est presque devenu politique par moments durant les mois de préparation intense, particulièrement quand Anna Wintour et le conservateur de l’exhibition se sont déplacés à Shanghai.

Les vêtements allaient aussi être mélangés à de vraies œuvres d’art chinoises du musée, et les personnes responsables de la section Art de Chine ne voulaient surtout pas que ces œuvres se fondent dans le décor derrière les robes!
 


Crédit : techno-couture/tumblr

La star du documentaire n’est pas Anna Wintour, mais bien Andrew Bolton, le conservateur de l’institut du costume du MET (qui sort avec le sexy designer Thom Browne, ce qui explique ses pantalons ¾). Le film nous amène dans son monde, où il nous partage sa vision, son souci du détail et surtout, sa passion! C’est presque contagieux.

Le documentaire ne nous divulgue pas l’identité de la personne ou du groupe responsable de choisir le thème de l’exposition. Mais on se doute que c’est Anna Wintour, la déesse du Starbucks. Pourquoi la qualifier ainsi? Parce que dans le film, on ne la voit jamais sans un café Starbucks dans les mains. C’est absurde!

Comme d’habitude Anna supervise tous les détails de la soirée du Met Ball, du tableau des sièges, à la couleur des fleurs offertes aux invités. Elle ne semblait d’ailleurs pas trop emballée l’accoutrement de Rihanna, engagée pour chanter quelques chansons (dont Bitch Better Have My Money, assez awkward merci) lors de la soirée.

 


Crédit : me93/tumblr

Si vous avez aimé The September Issue, je crois que vous allez adorer The First Monday in May! Un coup d’œil derrière un des évènements des plus médiatisés de notre industrie, comment dire non à ça?

Les moments forts du film selon moi sont : la visite des archives d’Yves Saint Laurent à Paris, la découverte d’Anna Mae Wong, première actrice chinoise au cinéma et le montage du tapis rouge de la fin où on voit Kim Kardashian monter les marches du Metropolitan Museum of Art sur grand écran.

Méga shout out à l’utilisation de la reprise de Wild is the Wind de Cat Power à la fin du film, j’en avais des frissons!

Le film est réalisé par Andrew Rossi et il est présentement à l’affiche au Cinéma du Parc.

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