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Son petit look: Fabien Loszach

Fabien Loszach termine son doctorat en sociologie. Il écrit des poèmes. Il a publié un livre Turpitude — le grand complot de la collectivité. Il s’habille en gentleman. Et il donne les réponses les plus exhaustives qu’on ait reçu!

 

1. A/S/V?
28, surmâle, Montréal

2. Occupation?
Consultant en ressources humaines, pigiste, etc.

3. Ton icône de style?
Je sais que c’est un stéréotype, mais je pense que Marcello Mastroianni dans la Dolce Vita incarne un certain idéal de la classe masculine du 20e siècle. J’aime aussi le style de James Dean, mais seulement avec son t-shirt blanc. Aussi, Ian Curtis, mais seulement avec son cardigan. Bref!

4. Ta tendance préférée en ce moment?
Je suis très classique côté toilette, j’aime les costumes et les couleurs sombres. Ce que j’aime du costume c’est sa pérennité : depuis 200 ans qu’il habille l’homme moderne, de son élaboration à la fin du XVIIIe siècle dans la cour de Georges IV supposément par le dandy Brummel, jusqu’à aujourd’hui, il n’a (mis à part le chapeau et la queue de pie) presque pas changé. Le costume se définit toujours par trois composantes essentielles : pantalon, chemise, veste, le tout ajusté par un tailleur, cela va de soi. La Sainte Trinité de la mode masculine.

Le costume c’est aussi une étape dans la vie d’un homme, en le portant on s’investit d’un rôle social, d’une responsabilité, on quitte le costume trop petit et tout déchiré de l’enfance, les déviances esthétiques de l’adolescence. On rentre dans un moule d’une certaine manière. Épargnez-moi ici vos commentaires faussement anticonformistes.

5. Ce qui t’énerve le plus en mode?
Paradoxalement, même si je prends un certain plaisir coquet à m’habiller, j’aime peu magasiner et je lis peu de revues de mode. Je n’ai pas vraiment de problème avec la mode entendu comme processus de renouvellement des codes esthétiques, au contraire, elle fait de la vie une forme d’art, mais j’ai plus de problèmes avec le monde de la haute couture. J’ai l’impression que ce monde est composé de 3 catégories d’acteurs : les créateurs, les gens riches qui ont les moyens de s’offrir des pièces et une flotte de doryphores, de lèche-bottes, de mannequins pauvres et exploitées qui naviguent dans l’entourage des premiers, les flattent bassement et servilement dans l’espoir de faire partie de ce monde. C’est ce côté société de cour et courtisanerie qui me dérange le plus. Le monde de la mode joui d’une telle aura ou impunité que beaucoup de courtisans sont prêts à tous les à-plat-ventrismes pour en faire partie. On est bien peu de chose.

P.-S. La semaine de la mode de Montréal est essentiellement composée d’acteurs issus de la 3e catégorie, d’où son ridicule.
6. Ta boutique favorite?
Il y a un tailleur sur l’avenue du Mont Royal coin Saint-Denis où j’ai eu une vraie révélation en entrant il y a quelques jours. Le magasin est extrêmement classique, des boiseries aux tissus, derrière le comptoir il y un homme passionnant et passionné qui connaît la mode masculine sur le bout des doigts. Un des derniers refuges de la masculinité.

7. Ta boutique en ligne favorite?
Amazon, iTunes store. Je suis honnête.

8. Ta chanson favorite en ce moment?
I gave you all – Mumford & Sons

9. Un bar dans lequel on risque de te croiser?
La Rockette, rue Saint Denis tous les jeudis pour la soirée indie avec dj Joakim et Alex Paré.

10. Ton blogue préféré?
Aucune idée.

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