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On jase : Léonie et l’histoire de la maudite mononucléose
Crédit: GIANTmicrobes par Drew Oliver

La mononucléose infectieuse, ma grande chum.

Beaucoup de gens l’ont eue autour de moi. Ça dure un mois, normalement. Il y a bien sûr des mononucléosés d'exception. Par exemple, une de mes bonnes amies a traîné sa mono pendant… un an et demi.

La mono
Parlons un peu de la bête. La mono est provoquée par le virus Epstein-Barr (VEB), de la famille de l’herpès (chic!). La maladie se manifeste lorsqu'elle vous infecte, mais le virus reste dormant dans votre organisme. Pour le reste de votre vie. Saviez-vous que 90 % des gens sont porteurs du VEB? 

Cette patente-là se transmet par la salive, d'où le surnom «maladie de l'amour/du baiser/etc». La période d’incubation est de 4 à 6 semaines avant l'apparition des premiers symptômes.

Avant la puberté, la mononucléose est souvent associée à une grosse grippe. C’est après ce moment que ça peut devenir plus… méchant. Bien sûr, tout le monde réagit différemment au virus. Le symptôme le plus commun chez les ados/adultes est une fatigue accablante. On parle également de maux de gorge ainsi que de ganglions et de rate enflés. Les complications graves de la maladie sont rares. Pour plus d’info, consultez les liens ici et ici.
 
Le repos et l'hydratation mènent à la guérison. La plupart du temps, il n'y a pas de miracle. Prenez juste le temps de vous rétablir. Sans ça, la scumbag mono dure plus longtemps.

Je dois cependant vous avouer que je vis parfois mal ma mono.
 


Source : giphy.com

Une histoire comme une autre
J’étais en échange étudiant en Norvège. Évidemment, je menais une vie de party et d’aventure. Étudiante. Barmaid. Randonneuse épique. J’étais en top shape.
 
Mais arrive un vendredi soir. J’étais fatiguée. C’était anormal. J’ai dormi seize heures d’affilée. C’était anormal, ça aussi. J’en ai parlé sur Skype à ma mère. Elle m’a diagnostiqué une mono à 6000 km de distance. En bonne fille, je l’ai ignorée.
 
La fatigue s’est amplifiée. Une douleur sourde parcourait mon corps en entier. Mes ganglions me déformaient le cou. Un tour à la clinique. Un test sanguin a confirmé la mononucléose. Je me rappelle avoir écrit mes impressions sur mon blogue d’échange.

 

J’ai essayé de prendre ça relax. Mais j'avais la gorge en feu. Nouvelle visite chez le médecin. Amygdalite aiguë. Antibiotiques. Les complications commençaient. Je ne pouvais rien avaler. Je me nourrissais de thé vert (j'ai perdu beaucoup de poids).
 
L’UdeM s’inquiétait. Mes parents s’inquiétaient. J’accumulais les absences aux cours. Je ne pouvais plus bouger. Les antibiotiques ne faisaient pas effet.
 
Ça a fini à l’urgence norvégienne. Avec mes amygdales resserrées comme un étau. Arrêt respiratoire. J’ai eu la chienne. Mes parents, contactés par une amie, ont appelé à l’hôpital. C'était dur, ce coup de téléphone-là (surtout parce que j’étais aphone depuis une semaine, ha). On a décidé de me rapatrier. Je me suis résolue à quitter ma vie scandinave.

Je savais que je me reposerais mieux à Montréal. Même si Montréal me semblait plus déprimante. Je voyais les gens au compte-goutte. Je dormais la moitié du temps. Pas facile.
 


Crédit image : JoyReactor (2Greek)
Quatre mois plus tard, je suis encore fatiguée. Je vis au ralenti. Un peu dans mon monde. Comme un chat. J’assume mon linge mou. Je ne suis plus un party animal. Je bois du thé. J'ai conscience de ma vulnérabilité aux autres virus (allô, la gastro). Qu'est-ce que je fais? Je m'écoute. Et je vis ma mono un jour à la fois.

 
C’est la seule chose à faire.

P.-S.: Je suis contente d'être là pour vous raconter ça. 

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