La semaine dernière, l’Union étudiante du Québec a publié les résultats de son enquête « Sous ta façade », sur la santé psychologique des étudiantes et des étudiants des universités québécoises. C’est la plus grande enquête en son genre, et les résultats sont pour le moins effarants : 58 % des répondants et des répondants – donc plus de la majorité – seraient dans un état de détresse psychologique.
De plus, 1 universitaire sur 5 montre des symptômes dépressifs assez importants pour être prise en charge pour des soins psychologiques. Un pourcentage de 7,7% des étudiants et des étudiantes dit avoir eu des pensées suicidaires, contre « seulement » 2,8% de la population générale. Près d’1% des répondants et des répondantes aurait également fait une tentative de suicide!
Les populations étudiantes les plus à risque sont les groupes les plus sous-représentés de la communauté universitaire : les personnes issues de la diversité de genre, les personnes en situation de handicap, les personnes issues de la diversité sexuelle, et les personnes aux études de première génération. Quand on regarde la problématique à l’aide de la lunette de l’intersectionnalité, ces résultats ne sont pas du tout inattendus.
Ces résultats sont extrêmement préoccupants, mais ne me surprennent pas tellement. Comme étudiante universitaire, j’ai vécu ma part de détresse psychologique : anxiété de performance, anxiété sociale, dépression, etc. J’ai également cherché de l’aide (l’Université de Montréal offre un éventail de ressources!), mais les délais d’attente de plusieurs mois ont certainement retardé mon traitement. Je vais mieux maintenant, mais l’université met vraiment la pression!
Que faire pour changer la donne? L’enquête de l’Union étudiante du Québec identifie des leviers d’action principaux pour améliorer la santé psychologique des étudiants et des étudiantes. Le fait d’améliorer le sentiment de solitude, de diminuer la précarité financière, d’augmenter le soutien entre collègues, et de diminuer la compétition, notamment.
Personnellement, j’y vois une opportunité pour tous et toutes de s’ouvrir sur un sujet qui peut paraître tabou au premier abord. Le fait de s’en parler, comme pour le sentiment de l’imposteur, peut permettre de se rendre compte que nous ne sommes pas seuls et seules, et réduire le sentiment de solitude. Il faut aussi penser à aller chercher de l’aide; avec des résultats aussi alarmants, les universités ne pourront que décupler leur offre de services!
Enfin, je vous dirais de prendre soin de vous. Étudiant, étudiante, ou pas, la santé psychologique est primordiale. L’étude a mis de l’avant le fait que d’améliorer ses habitudes de sommeil et d’alimentation aurait un effet protecteur sur la santé psychologique.
Honorer nos besoins et s’écouter peut donc aller bien loin pour nous aider.