Je ne remets pas en question le fait que le Black Friday soit un grand moment de consommation de masse: je l’affirme. C’est une évidence qu’il faut selon moi mettre en lumière au milieu de toutes les publicités auxquelles nous sommes confrontés tous les jours. J’ai remarqué que le terme » messe » de la consommation est fréquemment mentionné dans les médias; il est en effet pertinent de comparer la consommation à une religion et le Black Friday comme un rassemblement de ses fidèles. Le temple : les magasins et internet.
Quand j’étais plus jeune, je regardais étonnée et amusée à la télévision les vidéos montrant des flots d’acheteurs se précipitant dans les magasins, les stores à demi-ouverts. Je trouvais exotique, drôle et un peu fou de voir cette hystérie collective. En France, le phénomène est (était?) beaucoup plus discret. Aujourd’hui je n’ai plus de télévision depuis des années et je suis désespérée – voire triste – de voir ce genre d’image. Je trouve que ce genre de comportement assez bestial et débilitant. Est-ce qu’une promotion de 80% vaut la peine de se de crier et même de se battre (!)? Est-ce vraiment humain?
Par contre, sachez que je ne vous juge pas si vous cédez aux promotions du Black Friday. J’admets que, moi aussi, je pourrais facilement me laisser tenter par une énième paire de bottines. Seulement, je me questionne depuis plusieurs années sur mon inévitable statut de consommatrice.
Ces dernières semaines, ma boîte de courriels, ma plateforme d’écoute de musique et même mon cellulaire sont remplis de publicités vantant des « PROMOTIONS EXCEPTIONNELLES » pour le Black Friday. Insupportable…
Je ne peux pas m’empêcher de trouver qu’il y a quelque chose qui cloche dans notre société lorsque je compare les chiffres sur les sommes dépensées pour le Black Friday et l’engouement qu’a connu la Marche du climat. De mon côté, j’avoue que je penche du côté d’une préoccupation principalement écologique.
De son côté, le Black Friday prône – ce n’est pas une nouvelle – la surconsommation, la surproduction et le règne de la marchandise. Pur produit du capitalisme, je vois ce jour de soldes comme une énorme incitation à consommer des biens dont on pas besoin.
Je me questionne sur la réelle nécessité des objets consommés : notre consommation n’est-elle pas la conséquence directe de la publicité dont on nous rebat sans cesse les oreilles chaque jour de l’année? Je crois que cette publicité de masse est un des facteurs qui contribuent également à provoquer une frustration – voire même un certain sentiment d’exclusion sociale – lorsqu’on ne possède pas certains items, comme les derniers gadgets technologiques de l’heure.
De plus, la surconsommation génère une surproduction et une obligation de compétitivité qui ne vont pas de pair avec le bien-être des salariés : ces derniers doivent travailler toujours plus, toujours plus vite… sans nécessairement que leurs salaires reflètent ces conditions souvent difficiles (parfois inhumaines, qui vont jusqu’à l’exploitation en bonne et due forme).
Je pense honnêtement que la décroissance économique et une consommation beaucoup plus responsable sont les seuls moyens d’être respectueux de la vie humaine et de la planète.
Comment lutter contre le Black Friday? Ne pas se « créer des besoins » ce jour-là et, en général, consommer moins et mieux.
Quels sont vos trucs pour résister aux « bons deals »?