Aller au contenu
C’est quoi attendre quand t’as la vie? – Partie 3
Crédit: PHOTOCREO Michal Bednarek/Shutterstock

« Yan, c’est compliqué tout ce qu’il faut retenir, calvâsse! Je n'y arrive pas, ça me fâche!! Pas de fruits ni de légumes, alors? Ha oui, c’est vrai! Tu peux les laver, donc tu peux les manger… Les bagels en vrac, ça, ça ne se lave pas. J’avoue. Pis les fromages non pasteurisés, c’est quoi le rappo… HA FUCK! J’me suis mouché pis j’ai remis ma main dans le sac de chips, Yannnn… Donne-moi du Purel, vite! »

Crédit : Giphy 

Yannick et moi finissons nos emplettes au marché. Je suis un peu découragée, je trouve que je ne suis pas assez alerte. Mais Yan ne s'en fait pas trop, il sait qu'il devra vivre avec cette nouvelle réalité qui est d'informer les gens sur les risques d'infections suite à sa greffe, et ce, jusqu'à la fin de sa vie. Mais justement, il devra VIVRE avec cette nouvelle réalité, et ce simple mot fait toute la différence!

« On vit avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête comme le commun des mortels, sauf que nous le réalisons un peu plus que les autres. C'est ce qui nous pousse à vivre à fond malgré toutes les embûches des suites de la greffe. »

En effet, il doit être alerte aux potentielles infections. Il doit donc continuer d’avoir une certaine rigidité et une routine. Comme il dit, si tu n'es pas rigoureux avant la greffe, tu n'as pas le choix de l'être par la suite : les bronchoscopies, les rendez-vous de suivi peu espacés, les séances de musculation, la prise d'anti-rejet, etc. Mais à côté de sa vie avec ses anciens poumons, who cares?

« Je revis! Je me sens un peu comme un ado qui découvre la vie! J'ai enfourché mon vélo pour la première fois depuis plusieurs années, j'ai couru avec mes enfants, j'ai monté le Mont Saint-Hilaire, et ce, sans grosses difficultés. C'est merveilleux!! Des plans futurs recommencent à se bâtir dans ma tête. »

Une belle grosse cicatrice, de l'extrême droite à l'extrême gauche du torse. Deux nouveaux poumons. Beaucoup d'émotions. Une nouvelle vie. Ça vous parle? Ça vous émeut?

Bien, malheureusement, beaucoup de gens ne signent pas leur carte d’assurance maladie par indifférence, par manque d’informations ou par crainte. Pourtant, c’est le plus beau cadeau que l’on puisse faire à son prochain! Ce n’est pas tout le monde qui nait en santé, ce n’est pas tout le monde qui est à l’abri d’un grave accident. La vie ne tient qu’à un fil et peut basculer à tout moment. 

Le très touchant texte de ma collègue Catherine, « J'ai vu mon frère mourir », parle du don d'organes et de toute son importance. Ces mots crus ne font que réfléter la triste réalité : on manque de signatures, on manque de donneurs. Et à la lecture de son texte, une chose nous reste en tête : tout le monde a besoin de tout le monde.

Crédit : Gizmodo

N'oubliez pas d'en parler à vos proches, et ce, pour deux raisons :

  1. Tout d'abord, le don d'organes est un choix personnel, mais il se discute;
  2. Votre signature seule ne sera pas suffisante contre la volonté de vos proches. Informez-les!

Maintenant, bientôt, Yan va pouvoir affronter le Camilien-Houde avec moi (wish me luck!!).

Crédit : Yannick 
 
Merci à vous, lecteurs et lectrices. Merci pour vos partages. Un chaud merci à la famille du donneur ainsi que nos plus sincères condoléances (les mots ne seront jamais assez grands). Merci au chirurgien. 

Merci de la part de Yan, merci de ma part. Merci de la part de sa famille, ses amis, ses enfants.

 
Plus de contenu