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J’ai arrêté de me confier et ça me fait peur
Crédit: Cassandra Cacheiro

Quand j’ai trop mal, je me coupe du monde. Je crée un genre de cocon pas super sain autour de mon être. J’ai peur d’avouer qu’encore une fois, mon trouble anxieux a eu raison de moi. Ce n’est pas parce que je n’ai personne autour de moi, au contraire. Il y a plein de belles personnes à l’écoute dans mon entourage. C’est juste que je n’en suis pas capable. Des gens me tendent la main. J’effleure leur paume et je fais glisser la mienne. Je ne m’accroche jamais. Je ne veux pas déranger. Je ne veux pas qu’on me trouve lourde et désagréable. J’ai mal toute seule parce que je ne veux pas déranger.

J’ai peur d’avoir saturé mon entourage. Quand j’étais en dépression, je m’accrochais à toutes les perches que me tendaient mes proches. Il y a des ami(e)s formidables qui se sont battu(e)s à mes côtés dans cette epic battle. Ma famille m’a épaulée comme les plus vaillants des guerriers. Par contre, je ne pensais jamais qu’une dépression, ça pouvait durer aussi longtemps. Je pensais qu’après deux mois d’intense bataille avec mon cerveau, je serais guérie. Mais non. Mon creux de vague a duré environ un an. Je sentais que mon entourage était fatigué. Je ne voulais plus être la Myriam triste qu’il faut soutenir. J’ai commencé à mentir sur mon état. À jouer les clowns en public. Je parlais de mon mal de vivre avec détachement. J’ai arrêté de me confier. J’avais incroyablement peur d’être perçue comme l’amie folle.


Crédit : Les folies passagères/Facebook

Ça va bientôt faire deux ans que je ne suis officiellement plus en dépression. Par contre, j’ai gardé ce vieux réflexe d’avoir peur d’être l’amie folle. Je mets donc mon masque de l’amie l’fun. Je ne me confie pas. Pire, lorsque j’ai des moments troubles, j’ai tellement peur de déranger que je ne réponds même plus aux invitations. Je m’isole dans mon lointain Verdun.

En ce moment, dans ma tête, c’est un peu le chaos. Je suis dans une période charnière de ma vie. Je me pose beaucoup de questions. J’aimerais être capable de m’ouvrir et d’en parler. Arrêter d’éviter le sujet pour être l’amie funné.

M’isoler me fait peur.

Il faut que j’arrête d’avoir peur.

J’ai le droit de parler. Je ne suis pas lourde. Je suis une personne complexe, certes, mais qui ne l’est pas. C’est cave de cacher une partie de moi. Ça ne m’aide pas à aller mieux et ça empêche les gens de me connaître réellement.

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