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Mes émotions mixtes face à mon retour au travail imminent
Crédit: Pexels

« Les écoles et les garderies ouvriront le 19 mai, vous aurez plus de détails à 15h30. » C’est là-dessus que notre cher Premier ministre m’a laissée ce lundi midi lors de mon écoute religieuse de son point de presse. Et à partir de cette annonce : PANIQUE! Mon réseau s’est mis à paniquer, mon cellulaire était déchaîné et mon cœur battait très fort. Et, contrairement aux parents, je n’ai pas le choix de retourner dans mon milieu. Je ne peux pas me garder à la maison, je dois retourner travailler!

Il faut dire que depuis le début de la crise, je suis à cheval entre « J’ai hâte de retourner travailler » et « J’ai peur de retourner travailler » et là, même si une date est mise sur le fameux retour au travail, la peur et la hâte se côtoient et se mêlent à la confiance.

Décortiquons ces émotions ensemble, voulez-vous?

J’ai peur parce qu’il y a un virus. Il faut faire attention, il faut se protéger. Les enfants, ils comprennent moins le virus. Actuellement, je travaille 4 jours par semaine dans une garderie et une journée dans une école. En garderie, les enfants mettent tout dans leur bouche, se griffent, se mordent, mangent dans l’assiette de l’autre. À l’école, c’est plutôt être dans la bulle de l’autre et le lavage des mains qui sont problématiques. Dans les deux cas, c’est difficile de gérer la désinfection dite régulière, alors imaginez la désinfection de la COVID-19.

J’ai hâte parce mon travail, c’est ma vie. Parce que j’ai choisi d’être entourée de ces petits êtres pleins de lumière et de bonheur. Que j’ai choisi de revivre quotidiennement la magie des découvertes; les premiers mots, la première neige, la première grêle, la première fois que j’ai vu du sable tomber entre mes doigts, la première bouchée de sable, etc. Pour moi, 8h à la garderie, ce n’est pas travailler. C’est un moment pour m’arrêter, respirer, regarder la vie et vivre, réellement. Et COVID ou pas, je veux recommencer à vivre à travers les yeux de ces petits êtres.

Et j’ai surtout confiance. Confiance parce que ce sont de petits êtres résilients. Je l’ai si bien mentionné à mes collègues, mais je le mentionne à la population entière; ayons confiance! Les enfants comprennent quand c’est sérieux, quand les limites ne sont pas à tester. Ils ont passé 6 semaines à la maison, ils s’ennuient de leurs amis et ont hâte de les retrouver. Ils ne veulent pas être forcés de retourner à la maison et comprennent le sérieux de la situation; j’ai confiance qu’ils sauront respecter les consignes. Surtout en milieu scolaire. Je suis aussi persuadée qu’ils ressentiront que j’ai confiance qu’ils sont capables de respecter les règles et qu’ils feront donc de leur mieux.

Je partageais une citation de Maria Montessori tout à fait appropriée en début de semaine : « N’élevons pas nos enfants dans le monde d’aujourd’hui. Ce monde aura changé lorsqu’ils seront vieux. » Un des défis de leur avenir, c’est justement de s’adapter à cette pandémie. Aidons-les à y arriver!

Bonne rentrée à tous ceux et celles qui retourneront à la garderie et à l’école!

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