A-t-on encore besoin du féminisme, en cette nouvelle décennie? Après tout, les femmes ont obtenu le droit de vote, la loi prescrit l’équité salariale et les femmes ont relativement bien accès à l’avortement dans notre pays (l’accès est différent selon le lieu de résidence, les moyens financiers et une panoplie d’autres facteurs, mais bon).
Pourtant, l’égalité hommes-femmes n’est pas coulée dans le béton. Le féminisme est le mouvement revendiquant l’égalité des sexes et des genres sur le plan politique, économique et social. C’est le féminisme qui nous a garanti nos droits, et je crois que nous en avons malgré tout toujours besoin, pour plusieurs raisons :
- Parce que le maire Michel Lemay a dit en 2019 « les femmes menstruées ne peuvent pas prendre des décisions éclairées »;
- Parce que l’équité salariale n’est toujours pas atteinte;
- Parce que la représentation politique n’est pas paritaire;
- Parce que les boys’ clubs existent toujours;
- Parce que le fait d’allaiter en public et encore contesté;
- Parce que nous nous sentons encore coupables de nous faire agresser;
- Parce que nous sommes encore blâmées lorsque nous subissons des agressions;
- Parce que nous subissons beaucoup plus de violence à caractère sexuel que les hommes;
- Parce qu’on nous enseigne comment éviter le viol, plutôt que d’enseigner aux hommes à ne pas violer;
- Parce qu’une femme gestionnaire se fait encore qualifier d’agressive et de bitch plutôt que de confiante et compétente;
- Parce que je me fais demander « À quand les enfants? » et pas mon partenaire;
- Parce que les jouets pour enfants sont (encore trop) genrés;
- Parce que nous avons encore besoin du mouvement #MoiAussi;
- Parce que notre douleur n’est pas prise au sérieux par les médecins;
- Parce que nous nous faisons encore siffler dans la rue;
- Parce que l’avortement est décriminalisé au Canada, mais qu’il n’est pas encore un droit, ce qui permet à des politiciens de nous faire craindre le pire à chaque élection;
- Parce que nous disons « non », nous sommes prudes, mais que si nous disons « oui », nous sommes faciles;
- Parce que notre autonomie corporelle n’est pas garantie;
- Parce que les intérêts jugés typiquement féminins sont considérés comme moins importants (Occupation Double vs le hockey);
- Parce que c’est accepté quand nous pleurons, mais pas quand c’est un homme;
- Parce que je veux une société égale pour tous et toutes!
Donc, a-t-on encore besoin du féminisme en 2020? Je crois que se poser la réponse, c’est y répondre : oui, absolument!