Le 25 novembre souligne annuellement la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Coïncidence, aujourd’hui, on fête également la Sainte-Catherine. Ça vous dit quelque chose ? Non, non, je ne parle pas de la tire Ste-Catherine, ce bonbon dur à la mélasse qui a été popularisé en Nouvelle-France par Marguerite Bourgeois. Je pense plutôt à la fête des « vieilles filles », qui a été nommée en l’honneur de la martyre Catherine d’Alexandrie.
Une fois par année, les femmes non mariées de 25 ans et plus devaient coiffer le bonnet de la sainte Catherine. On les nommait les Catherinette. Peut-être qu’à l’époque, c’était vu comme quelque chose de rigolo, mais, à mon avis, c’était plutôt une façon dissimulée de se moquer d’elles.
Déjà, dans les années 1960, les femmes trouvaient le concept démodé et soulignaient le côté péjoratif du terme « vieille fille ». Les mentalités ont continué d’évoluer depuis 50 ans, et je doute fort que ce type de célébration puisse encore avoir lieu de nos jours.
Toutefois, avant de reléguer la Sainte-Catherine aux oubliettes, pourquoi ne lui offririons-nous pas une cure de jeunesse faisant de cette fête quelque chose de positif ?
J’ai moi-même fêté mes 25 ans cet été et, surprise, surprise, je suis (encore) célibataire. Comme plusieurs jeunes de mon âge, mon entourage me demande souvent si je fréquente « enfin » quelqu’un ou me lance des phrases du genre : « Comment ça se fait que tu ne sois toujours pas en couple ? Pourtant, tu mérites tellement de trouver un bon parti ! » (si je me fie aux différents témoignages des collaboratrices de TPL, ça ne fera qu’empirer dans les prochaines années, surtout lorsque je serai « en âge de faire des enfants ». Misère !).
Pour tout dire, c’est une longue histoire, mais je n’ai jamais eu la « chance » d’être en couple. Et bien que ça me préoccupait beaucoup il y a cinq ou six ans, je me rends compte depuis quelque temps que, well, je m’en balance!
Non, je n’ai pas abandonné l’idée de trouver la personne parfaite pour moi. Cependant, je n’en ressens pas l’urgence. Je suis sur le marché du travail depuis quelques années seulement et je viens d’emménager dans mon premier appart. J’ai le goût de profiter de cette liberté et j’ai peine à imaginer ce que je ferais, si je devais ajouter une histoire d’amour à travers tout ça.
Les astres s’aligneront lorsque le moment viendra. Pourtant, même moi, qui pensais que j’aurais trouvé The One et eu un premier enfant d’ici mes 25-26 ans, je capote quand je tombe sur le profil d’anciennes amies du secondaire qui sont maintenant mariées et/ou mamans. Elles semblent super heureuses, mais je me rends compte que je ne suis vraiment pas rendue là.
Bon, je m’éloigne un peu de la Fête de la Sainte-Catherine… ou peut-être pas tant que ça, finalement? Pourquoi ne remettrions-nous cette fête au goût du jour, en célébrant justement le fait que les femmes ne sont plus dans l’obligation de se caser avec un « bon parti » d’ici leurs 25 ans, sous peine qu’on se moque d’elles ou qu’on en ait pitié?
Cette liberté que nous avons acquise au fil des décennies (bien que nous devions encore nous battre pour la conserver aujourd’hui) ne mérite-t-elle pas d’être soulignée et mise à l’avant-plan ? Si Emma Watson peut se permettre de repenser le célibat, qu’elle choisisse de se désigner comme étant self-partnered, alors pourquoi pas nous, simples mortelles que nous sommes?
Non, je ne me suis pas transformée en vieille fille à minuit le jour de mes 25 ans et je ne vous offrirai pas de tire Sainte-Catherine en ce 25 novembre. Mais je vote pour qu’on célèbre les Catherinettes de ce monde, qu’on se célèbre. Et puis, tant qu’à faire, invitons également nos amies en couple à faire la fête. La solidarité, c’est ça la clé, non?
Bonne Sainte-Catherine ! 😉