On pourrait croire qu’avec toutes les dénonciations depuis octobre, le mouvement #MoiAussi, les voix des femmes qui s’élèvent pour parler d’agressions de toutes sortes, le message commence à passer.
Ben non! Eh que non!
Jeudi dernier. Bien tranquille durant ma pause dîner au travail, j’ai reçu les screenshots d'une conversation, que vous pouvez voir dans la galerie photo. La faim s’en est allée. Le cœur m’a levé. Littéralement.
Ces photos proviennent d’une très bonne amie à moi. Nouvellement massothérapeute, elle a affiché sa première publicité Facebook ce matin-là. Elle offre ses services à domicile.
Plusieurs jours ont passés et je ne m’explique toujours pas les messages dégradants et misogynes qu’elle reçoit. Je retourne ça de tous les côtés dans ma tête, je suis autant dégoûtée que quand j’ai lu ça. Je ne comprends pas.
Comment ça se fait? Comment ça se fait donc, que parce qu’elle est massothérapeute, des hommes se donnent le droit de l’humilier en lui demandant si elle offre des extra, dans son travail? Pas des inconnus. Non. Les hommes ignobles qui lui envoient ces messages, ce ne sont pas des inconnus. Ce sont des hommes qu’elle connaît. Qu’elle côtoie.
Je comprends pas où est le fun, le moment drôle, de demander à une personne professionnelle, si elle offre des fellations ou de la masturbation en plus de son travail?
Je ne peux pas croire qu’il faille ENCORE expliquer pourquoi nos choix d’emplois, nos passions, en tant que femmes, ne devraient en aucun cas être diminués aux stéréotypes sexuels qui y sont associés.
Je ne peux pas croire qu’il faille expliquer et éduquer en quoi, la massothérapie n’a rien de sexuel. Que le toucher n'égale pas automatiquement sexe. Le toucher, ça fait partie de nous, de ce que nous sommes en tant que personnes. C’est bénéfique pour l’humain. Ça aide à diminuer l’anxiété, le stress.
Je ne suis pas massothérapeute. Je suis secrétaire. Mon travail est aussi associé à un stéréotype sexuel et, pour être honnête, je suis chanceuse parce que je ne reçois pas ce genre de commentaire chaque jour. Une chance. En tant que survivante d’une agression sexuelle, je serais mentalement incapable, comme mon amie le fait, de gérer ce genre de messages chaque jour. Et je ne peux qu'imaginer ce qu’elle et tellement d’autres doivent endurer.
Et ça me lève le cœur.
Se faire demander des extra sexuels, non, ce n’est pas drôle. Ce n’est pas drôle une fois. Ce n’est pas drôle deux fois. Juste jamais.
Ce n’est pas des blagues. Ce ne sera JAMAIS des blagues.
C’est du harcèlement.
Et il est temps que ça cesse.