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Danser comme si personne ne regardait, même si je suis grosse
Crédit: Pretty Big Movement/Facebook

Depuis toujours, je suis fascinée par les danseurs.euses. À l’ère de YouTube et des zinternets, j’ai accès à tellement de contenu où je peux admirer des corps danser. Parfois, ça me fait même pleurer.

Un jour, je suis allée voir une troupe de danseurs dans une petite salle intime. J’ai été touchée en plein cœur, mais j’ai aussi vécu en live tout ce rapport à mon propre corps. Celui que les bancs de la salle avaient du mal à contenir tellement les sièges étaient étroits. J’ai réfléchi à la danse en soi et à sa portée assez universelle. Le langage du corps n’a pas de frontière.

De tous ces corps que j’ai vu danser, je n’en ai jamais vu comme le mien, et c’est tellement triste. Les préjugés et la violence psychologique envers les gros, comme ceux de Sophie Durocher, ne font que salir tout le travail fait pour la diversité corporelle et l’acceptation des différences. J’ai longtemps été affectée par ce que l’image qu’un corps voluptueux peut représenter dans notre société, encore plus s’il bouge. Voir la chair d’un gros corps bouger rend beaucoup de gens mal à l’aise, par conditionnement à cette haine et ce dégoût de l’obésité. Par la bande, ça me rend mal à l’aise aussi, et je sais que je ne suis pas la seule.

Parfois, je peux passer des heures à regarder des vidéos de danse et chaque fois, je rêve en secret que je pourrais faire comme ces danseurs.euses. Je me dis que ça prendrait de la pratique, mais je deviens angoissée à l’idée d’arriver dans un studio de danse et de devoir affronter le regard des autres. 

Quand ma collègue Daphné a publié son article Penningtons s’exclame sans compromis qu’on n’est jamais trop gros.se pour danser!, j’étais vraiment contente de voir que Penningtons avait fait ce beau projet. Pretty Big est un mouvement que j’affectionne particulièrement. Sa fondatrice, Akira Amstrong, est une de ces femmes qui, un jour, en a eu assez de se faire dire qu’elle ne pouvait pas faire ce qu’elle aimait faire et qui a fondé sa propre troupe de danse formée uniquement de filles en surpoids. Hell yeah!

Quand j’ai entendu la chanson et que je les ai vu danser, ça m’a donné des palpitations. C’est vraiment inspirant. Si ça vous dit, vous pouvez télécharger la chanson ici. #IWon'tCompromise

Je veux tellement apprendre à danser comme si personne ne regardait et laisser mon corps s’exprimer instinctivement, sans honte, sans pudeur. Le mouvement du corps est un langage naturel et primal et personne ne devrait en être privé. Ce sera définitivement un apprentissage et un défi en soi, mais je suis bien décidée à me mobiliser pour que le plaisir que j’éprouve quand je suis seule et que je danse puisse être le même quand des gens regardent. Je le souhaite pour moi, mais aussi à tous.tes les autres qui, comme moi, reculent devant ce plaisir… pour ne pas déranger.

En fin de compte, je me dis que plus les gens vont arrêter de se censurer, plus nous danserons sans complexe, et peut-être que les regards changeront. Si nous laissons tomber nos propres insécurités, l’avis des autres n’aura pas tant de valeur. Je souhaite une explosion de vidéos où les gens seront libres et bien dans leur corps, tout comme celui de Quéén Qúaisha 

Comment faire pour danser sans complexe? Je sais, ce n’est pas si facile, mais ça fait du bien au moral, au moins. 

Étape 1 : Mettre de la musique avec du swag.
Étape 2 : Bouger votre corps comme bon vous semble.
Étape 3 : Don’t give a F*** de ce que les gens pensent.

Crédit : Giphy
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