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Je ne sais pas dire non : confessions d’une people-pleaser
Crédit: Constantin Stanciu/ Shutterstock

J’ai créé un monstre, je ne vais pas trop m’attarder sur le pourquoi (il y a trop de possibilités). J’ai créé un monstre parce que, deep down, j’ai trop peur de me faire appeler par un mot qui commence par  « B » et qui rime avec Quidditch. Peur de ne pas être aimée par 81 % de la population (sauf par les racistes pis les gens vraiment cons).

Fait que je me transforme en acrobate, je me plie en 24, je saute à travers des cerceaux de feu si c’est pour faire plaisir, je deviens un miroir qui reflète ce qu’on veut voir, je tiens le miroir aussi parce qu’on me le demande. Je veux être fine, pis si je dis non, j’ai l’impression que la Terre va imploser. Je dis oui tout le temps, comme dans le film de Jim Carrey, Yes Man, sauf qu’il n’y a pas de belle conclusion à mon film pour l’instant.

Je subis, je souris, je réponds aux inboxes de dudes louches à qui je ne veux pas parler, je ne veux pas blesser, irriter ou faire brailler quelqu’un. Je réponds même aux sondages téléphoniques parce que je me sens mal sinon. J’écoute les confessions d’un homme saoul dans le bus, je deviens la vidange universelle-émotionnelle de l’avenue Papineau (et rues adjacentes). Je suis un stéréotype canadien ambulant, je devrais me faire étamper « Sorry, eh » dans la face (sorry, maman, je suis polonaise. Je le sais).

Je trouve ça lourd pis poche, être une doormat. Je ne crois pas beaucoup aux résolutions, mais pour ma fête de 27 ans la semaine dernière, je me suis promis de juste apprendre à dire non. Pas d’éviter, de me cacher, de disparaître de la surface de la planète et d’attendre, mais de straight up dire non aux activités que je ne veux pas faire, aux gens que je ne veux pas voir, au temps que je ne veux pas perdre, aux causes qui ne sont pas ma mission, aux situations qui ne servent pas à mon évolution d’humaine.

Juste non. 

Et vous, avez-vous maîtrisé cet art qu'est de dire ce petit mot magique?

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