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L’anxiété sociale : l’enfer au quotidien
Crédit: Pixabay/Montage d'Alexandra Mayor

Au primaire et au secondaire, mes professeurs me chicanaient sans cesse parce que je parlais tout le temps à mes camarades de classe. Je levais toujours la main, je répondais aux questions, j’étais la lectrice officielle de texte dans mes classes de français… Bref j’étais HYPER sociable. Je considère encore la sociabilité comme une de mes forces, je noue des liens rapidement avec les gens et j’aime les gens, tout simplement.

Par contre, depuis cinq ans, le spectre de l’anxiété sociale s’est installé dans ma vie, rendant mon quotidien souvent parsemé de défis et de contradictions. Mon quotidien est contradictoire dans le sens où j’ai une partie de ma personnalité qui est fonceuse, joviale, sociable, et qui veut aller vers les gens, mais mon anxiété ferme bien souvent toutes ces portes qui s’ouvrent devant moi.
L’anxiété sociale, aussi appelée phobie sociale s’exprime de manière différente chez chaque personne. Certaines personnes vivront un mal-être tellement grand qu’elles en viendront à se couper entièrement de la société qui les bloque et leur fait peur. Et ici, je ne parle que d’anxiété sociale, mais il y aussi les troubles anxieux généralisés, de l’anxiété, et de l’anxiété de performance.

Bref, c’est pas tant chill. Quand j’ai commencé à avoir les premiers rougissements, les premiers rythmes cardiaques accélérés, les premières vagues d’anxiété avec des gens, je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas que moi, si fonceuse et sociable, pouvait avoir les jambes tremblantes et la voix muette en situation sociale. Je n’ai jamais aimé faire des présentations orales devant la classe, mais je me souviens qu’au secondaire, mon stress se gérait. C’était justement du stress, pas de l’anxiété.

Pour ma part, mon anxiété s’est développée suite à une peur du jugement des autres. J’ai été un peu dure avec moi-même pendant un certain nombre d’années, et je crois que j’en suis venue à me dire « si je me juge aussi sévèrement, tout le monde doit me juger de la même façon ». Et c’est de là que tout a commencé.

Mon anxiété sociale a tellement pris d’ampleur que j’évitais certaines rencontres, et je rougissais devant des amies de longue date en racontant une histoire. Le cerveau, c’est un peu con, des fois… Quand je parlais à des amies, mon anxiété pouvait kick in et soudainement me faire croire que mes amies me jugeaient. Qu’elles devaient penser que mon histoire n’était donc pas intéressante… Alors, c’était fini, je bafouillais, je rougissais… Une fois, j’allais rejoindre un ami que je trouvais vraiment cute dans un resto avec d’autres gens, puis avant de rentrer, je suis restée un bon quinze minutes à faire des exercices de respiration sur le coin de la rue parce que je capotais trop. Je capotais trop de l’éventualité que mon ami ou les autres puissent me juger.

Puis à un moment donné, je me suis tannée. Ce n’est pas ma VRAIE nature que d’être limitée dans mes interactions sociales et puis ça me rendait franchement malheureuse. J’ai accepté le fait que l’anxiété faisait maintenant partie de ma vie et que je rougissais maintenant pour rien (pis pas un rouge cute sur les pommettes là, un maudit rouge écarlate étampé sur la grosseur de ma face). J’ai développé des techniques pour palier mon anxiété et je souhaite vous les partager, car pour ma part, elles m’ont grandement aidée :

Je joue cartes sur table, dès la première rencontre (ou même avant), j’explique qu’il est SÛR que je vais rougir à un moment donné. Si je ne rougis pas, tant mieux, si je rougis, je ressens vraiment moins le malaise parce que je sais que la personne est au courant de ma situation. En plus, ça empêche parfois aux gens de faire le commentaire « hey, t’es rouge ». Oui je sais, merci.

Je relativise. Personne n’aime parler devant une classe. Personne n’aime les entrevues. Personne n’aime les premières dates. C’est chill pourtant, personne n’est mort de ce stress. Mon anxiété n’aura donc PAS le dessus.

Dans le cas où mon anxiété a effectivement le dessus, je respire. Si c’est possible, je m’éloigne de la situation qui cause mon anxiété sociale, le temps de pouvoir la gérer.

Faites-vous partie du club des tomates de visage, vous aussi?

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