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Entrevue avec Myriam Laroche, fondatrice de la Eco Fashion Week (hein? quessé?)

Selon les clichés, la Côte Ouest est full on granola. Tout le monde s’habille en Lululemon, porte des dreads passé 16 ans et dit snober le Whole Foods. Un peu comme dans Portlandia, genre.

Évidemment, si les caricatures ont un fond de vérité, reste que la réalité est un peu plus nuancée. Par exemple, saviez-vous qu’à Vancouver il y a 2 semaines de la mode? Il y a la Vancouver Fashion Week, la version régulière (comme à Montréal) et la Eco Fashion Week. Et ce n’est pas comme vous pourriez penser!

Curieuse, j’ai organisé une petite entrevue avec Myriam Laroche, la très québécoise (et si belle, omg omg omg) fondatrice de la Eco Fashion Week.

Petite histoire courte : Myriam a étudié, écrit, enseigné et travaillé dans l’industrie de la mode québécoise. Elle occupa divers postes – acheteuse, rédactrice, personal shopper, styliste, etc – avant de se consacrer à l’organisation de la EFW depuis maintenant 5 saisons.

Pourquoi Vancouver?

ML : Après quelque chose comme 15 ans à travailler dans l’industrie, j’ai eu besoin de changer d’air. Et Toronto semblait trop proche! Mon emploi d’acheteuse pour un label sportif me permettait de changer d’environnement, mais après un certain temps, j’ai eu envie de plus, de plus grand et de plus ambitieux. Alors j’ai quitté mon emploi et j’ai pris un break.

Ma vision de la mode et de la consommation avait aussi changé. Je suis passée de la modeuse qui voyage avec 15 valises à une fille plus conscientisée, plus tournée vers le vintage et le seconde-main. Lorsque j’ai su que le maire de Vancouver souhaitait brander sa ville comme étant la plus verte du monde, j’ai eu un déclic! J’ai préparé mes affaires, pitché mon idée et quelques mois plus tard, la EFW existait!

Pourquoi la mode « écologique » ?

ML : Parce qu’il est plus que temps! Un nord-américain moyen jette 68 livres de vêtements par année. C’est inacceptable et absolument pas viable à long terme. L’industrie de la mode doit adopter des comportements durables. La EFW, c’est un pas en ce sens, parce que les fashion weeks conventionnelles n’évoluent pas.

Je suis aussi consciente que le terme « eco » vient avec plusieurs couches de sens, négatives et/ou positives. C’est simplement que ça look moins fort que sustainable ou conscious, qui sont des termes plus proches de notre réalité. Nos créateurs sont avant tout des gens qui récupèrent, innovent et fabriquent selon des procédés durables. Le but, ce n’est pas d’avoir l’air green, mais de faire tout en son possible pour réduire l’empreinte écologique de la production. Cela passe donc par la fabrication locale, le upcycling, les teintures végétales, etc.

 

 

Est-ce que la EFW est conçue de manière durable?

ML : Toutes les personnes qui s’impliquent avec nous ont à coeur ces valeurs qui sont la raison même de notre fashion week. L’échelle est vraiment plus humaine qu’ailleurs, de plus, notre événement est structuré en fonction des besoins de l’industrie. Nous offrons des séminaires, des workshops et des présentations données par des professionnels de la mode/marketing/développement durable afin de donner les outils pour créer autrement. Il y a aussi moins de défilés et plus de showrooms, histoire d’inciter les acheteurs à faire un petit détour par ici sans perdre de temps.

 En quoi se démarque l’édition (printemps/été 2013) qui s’en vient?

ML : On revient avec notre défi 68 pounds, où Kim Cathers (designer et finaliste de l’émision Project Runway Canada) devra concevoir une collection complète avec du tissu trouvé au Village des Valeurs, notre partenaire pour une 2e saison. Nous offrons encore plus de séminaires gratuits et, pour la première fois cette année, nous avons invité toute une délégation de designers québécois!

En espérant pouvoir l’implanter le concept sur la côte Est, un jour…

(NDLR : nos préf’ Atelier b. seront sur place et nous aurons la chance d’aller leur parler et tout, YAYAYAYAYAY! Stay tuned!)

 

*** les photos proviennent du compte Flickr de la Eco Fashion Week. Voici le lien. Crédits : Jason Hangrove.

 

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