23h30, le 24 novembre. J'appuie sur play. Ma playlist de Noël joue ses premières notes. J'allume ma nouvelle chandelle qui sent le sapin. Ça me donne envie de pleurer tellement le salon sent bon. Je termine de mousser le lait qui recouvrira ma tisane aux pommes. Après un petit voyage dans le locker, je commence à monter mon sapin de Noël sous les yeux paniqués de mon chat, qui ne se souvient jamais, malgré les années. Dehors, il fait froid, les flocons volent dans tous les sens, comme dans une boule de fausse neige à brasser. Mais être à l'intérieur, au chaud, me réconforte et j'adore regarder la neige, debout sur le bord de ma porte patio, ma tasse à la main. J'aime tellement ce temps de l'année.
Ce n'est pas la soirée de Noël en elle-même qui me fait de l'effet. Oui, j'aime les partys de famille qui s'étirent jusqu'aux petites heures au fil des bouteilles de vin et de la bonne bouffe qui mijote longtemps, mais ça passe tellement vite. Ce qui me tord le ventre, c'est entendre les premières notes d'une chanson de Noël au mois de novembre. La nostalgie qui m'habite quand j'entends ces chansons, l'ambiance qu'elles apportent, c'est indescriptible. Je ne sais pas pourquoi ça me fait cet effet-là, mais chaque année, c'est pareil.
Les lumières
J'aime me promener dehors et voir les lumières de Noël un peu partout. Les mois de novembre et de décembre sont les plus sombres de l'année, alors je trouve ça tellement beau qu'on ait décidé de les illuminer avec des petites boules de lumières colorées. Voir les rues enneigées, les foulards autour des cous, la noirceur qui tombe en fin d'après-midi, mais les points lumineux un peu partout qui ajoutent de la couleur et du réconfort, ça réchauffe ma mauvaise humeur.
À moins d'avoir vécu un drame dans le temps des fêtes, de ne pas avoir de famille, de travailler à Noël, ou autre raison du genre, je ne comprends pas qu'on puisse se refuser le plaisir de sauter à pieds joints dans l'ambiance du temps des fêtes. Les grinchs de ce monde me découragent, parce qu'on dirait qu'ils jugent tout ce qui a trait à Noël (ainsi que les gens, comme moi, qui adorent au contraire tout ça) et qu'ils se font honneur de chialer le plus possible, comme si c'était cool et respectable d'avoir cette attitude.
Les films de Noël
Comme je l'ai dit, c'est le moment de l'année le plus déprimant, alors pourquoi se priver des dimanches après-midi collés devant un film de Noël? Des lattes aux marrons? Des mélodies émouvantes des cantiques traditionnels? Oui, c'est vrai, les films de Noël sont souvent clichés, prévisibles et ne demandent pas un grand intellect pour les comprendre, mais justement, en pleine fin de session et d'année, quand tout le monde est à bout, ce n'est pas beau de pouvoir décrocher à 100% devant des images joyeuses et réconfortantes? Pourquoi cracher sur ce qui pourrait nous faire du bien, alors que tout est gris et noir dehors? (Sauf la neige, qui elle, est encore blanche et lumineuse).
Dans le temps des fêtes, tout sent bon, tout est fait pour être doux et beau et réconfortant et lumineux, dans notre Québec nordique. Chaque année, la même musique, les mêmes décorations, la même ambiance sont au rendez-vous, comme pour nous rappeler qu'il faut prendre soin de soi et des gens autour de nous, s'arrêter pour respirer l'air de dehors, boire du chaud et s'entourer de doré et de brillant.
Le temps des DIY
Moi, je suis vraiment une intense de Noël. L'année où j'étais en appartement pour la première fois, j'ai tout confectionné les boules de mon sapin. Toutes uniques, toutes bleues et blanches, il y a beaucoup de temps et d'amour dans ces décorations. Depuis, chaque année, je suis heureuse de les retrouver et je suis fière de les avoir faites de mes mains. Je les trouve belles pour vrai.
Aussi, j'ai travaillé pendant 5 ans au royaume du père Noël d'un centre d'achats, comme lutin. Moi qui n'aime pas me déguiser et me maquiller, j'adorais enfiler mon costume et devenir Pomme. J'aimais voir le regard brillant des enfants, qui n'en étaient qu'à leurs premiers Noëls. Il faut dire que j'avais le beau rôle, car quand je les menais au père Noël, leurs grands yeux éblouis se remplissaient bien souvent de larmes. J'adorais inventer des histoires de pôle Nord, pouvoir remplir le royaume de ballons si j'en avais envie, chanter, danser, sauter, faire des niaiseries pour espérer un sourire sur une photo. J'aimais vraiment faire partie de Noël, l'incarner de l'intérieur, propager aux petits ce sentiment incompréhensible qui m'habite, pour qu'à leur tour, ce moment de l'année leur évoque une bouffée d'air chaud, de bons souvenirs, l'arrière-goût d'un cidre de pommes.