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Le jour où mon oncle s’est suicidé
Crédit: Mike Labrum/Unsplash

TW: Suicide, santé mentale

 

Mon oncle est une des personnes les plus extraordinaires que j’ai eues dans ma vie. Chaque fois que je le voyais, il était tout le temps plein d’énergie et plein de projets. Je me souviens de toutes les sorties en ski de fond que j’ai faites avec lui et de toutes les histoires qu’il nous racontait. 

Mon oncle, c’était un bricoleur. Il avait complètement rénové l’escalier pour accéder à l’entrée de notre chalet. Il avait aussi construit un enclos pour éviter que ses 38 chats( oui! oui!) se fassent écraser par une voiture en allant dans la rue. Lui et ma tante se donnaient corps et âme dans un organisme contre la cruauté envers les animaux.  

C’est aussi mon oncle qui m’a transmis des valeurs de justice sociale et de protection de l’environnement. Ces valeurs ont fait de moi la militante que je suis présentement.  

Mais il y a environ 10 ans, mon oncle s’est suicidé.  

 

Comment j’ai réagi

Cela a été un choc pour moi et toute ma famille. On se demandait pourquoi c’était arrivé et surtout, pourquoi lui? Je n’ai jamais eu aucun indice qu’il n’allait pas bien. Je l’ai connu durant les 18 premières années de ma vie et je ne l’ai jamais vu triste ou en colère. Ma tante nous a ensuite expliqué qu’il semblait être bipolaire, mais lorsqu’on le rencontrait, on ne voyait que son côté euphorique. J’ai aussi été très en colère contre lui. Je me demandais pourquoi il m’avait fait ça. Son décès a provoqué un sentiment de vide dans ma famille.

Je me demande encore comment aurait réagi mon oncle lors des mobilisations étudiantes du printemps 2012. Comment aurait-il réagi lors des manifestations pour le climat qui ont eu lieu récemment? Lui qui était si dévoué à servir des causes sociales…  

 

Pourquoi c’est important d’en parler

C’est important d’en parler pour démystifier les mythes par rapport au suicide. La personne qui a des idées noires n’est pas toujours celle que l’on croit. Elle peut être très active et avoir l’air joyeuse sans nécessairement être heureuse pour autant. 

 

N.D.L.R. La semaine dernière, c’était la Semaine de prévention du suicide. Sauf que la douleur et les idées noires, pour certaines personnes, c’est tout le temps. C’est important d’en parler et c’est tout aussi crucial d’aller chercher de l’aide si vous sentez que vous ou un proche en a besoin. 

 

Suicide Action Montréal

1 866 277-3553

TEL-jeunes

1 800 263-2266

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