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S’aimer, tous ensemble (réflexion sur les étiquettes)
Crédit: Yoav Hornung / Unsplash

Plus jeune, j’ai toujours cru que j’étais hétérosexuelle; pour moi, aucune autre option n’était possible, tout simplement. C’est la réalité à laquelle j’étais confrontée chaque jour de ma vie et je ne m’étais jamais véritablement posé de questions par rapport à mon orientation sexuelle. En fait, oui, mais il était pour moi impossible d’y déceler une quelconque réalisation sur celle-ci et, par le fait même, abolir le statu quo sur cette facette de moi-même que je m’étais imposé sans le savoir.  Pourtant, lorsque j’ai vieilli, j’ai pris conscience que ce n’était pas forcément si simple que ça et que – oh! – émerveillement total, d’autres réalités existent? On peut être homosexuel.le? Bisexuel.e? Asexuel.le? Demisexuel.le? Pansexuel.le (et j’en passe)? Ce jour-là, je me suis sentie libérée et enfin comprise (et j’ai aussi, par la bande, brutalement saisi ce qu’était l’hétéronormativité).

 

Ce sentiment de libération, aussi magique soit-il, fut toutefois d’assez courte durée. Si je ne suis pas hétérosexuelle, qu’est-ce que je suis? Est-ce que je dois absolument m’identifier à l’une ou l’autre orientation, faire mon coming-out à ma famille et mes ami.es et m’y tenir mordicus? Cela me paraissait plutôt protocolaire et, pour une raison que j’ignorais encore jusque là, extrêmement contraignant. Et si ça changeait avec le temps? Et si, finalement, je ne suis plus si sûre que ça? Est-ce que je suis la seule à vivre tous ces questionnements?  Est-ce que je suis normale? Bref, j’étais bien malgré moi en constant interrogatoire existentiel et épuisant avec mon for intérieur

 

Aujourd’hui, j’en suis venue à la conclusion que je préfère, personnellement, ne pas m’identifier à une quelconque étiquette par rapport à mon orientation sexuelle, pour la simple raison que je ne me sens pas tout à fait confortable avec aucune d’entre elles. Cela dit, je ne souhaite pas le moins du monde nier leur existence ainsi que leur légitimité; certaines personnes se définissent par l’une et/ou l’autre d’entre elles, et c’est tout autant valide. Chaque personne vit cette facette de soi-même de différentes façons, c’est-à-dire que cette façon est propre à chacun. La sexualité peut être fluide et il est toujours pertinent de se rappeler que dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres connexes, rien n’est inflexible.

 

Souvenez-vous toujours qu’il est absolument normal de se poser des questions par rapport à son orientation, et qu’il est aussi normal de ne pas nécessairement trouver les réponses à ces dites questions. Vous êtes valide, que vous vous identifiez à une/des certaine(s) étiquette(s) ou pas. Le monde ira mieux quand on se permettra tous mutuellement d’aimer ceux que nous aimons, point final. Love is love!

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