Autant j’aime encourager les produits d’ici et consommer localement, autant j’ai de la difficulté à appliquer ça aux contenus télévisuels. Avec Netflix, Disney+ et le web, les chaînes de partout dans le monde sont disponibles facilement. L’offre est tellement grande dans ce marché que je penche souvent vers de plus grosses productions ou des petites perles internationales.
Ça ne m’empêche pas d’accrocher une fois de temps en temps sur un contenu produit ici. C’est ce qui s’est passé dernièrement, quand je suis tombée sur le descriptif de l’émission Toute la vie, diffusée sur les ondes de Radio-Canada. J’ai écouté un premier épisode durant le temps des Fêtes, puis les autres, pour finalement être complètement hooked et suivre le pace d’un épisode par semaine depuis son retour en ondes.
Toute la vie, c’est l’histoire d’adolescentes qui sont enceintes et qui désirent continuer leurs études tout en poursuivant leur grossesse. C’est possible grâce à l’école Marie-Labrecque, qui les accueille et leur offre une éducation adaptée ainsi qu’un support psychologique et social. On suit particulièrement l’histoire d’Anaïs, la plus jeune élève de l’école, qui n’a que 13 ans, et dont le projet de devenir mère ne fait pas l’unanimité au sein de sa famille. Déjà, j’aimais la prémisse. Je l’ai encore plus aimée quand j’ai su qu’il existait une telle école à Montréal.
Je me souviens que lorsque j’étais plus jeune, la seule référence à la grossesse durant l’adolescence à la télévision, c’était l’émission 16 and Pregnant et c’était souvent (lire: toujours) dramatique. Je me rappelle d’avoir vu les scènes d’accouchement, terrifiée, en me disant que je ne saurais pas quoi faire si c’était moi qui étais enceinte à 16 ans.
Bien que les grossesses pendant l’adolescence sont rarement planifiées, je trouve ça intéressant de montrer une finalité plus positive pour les filles qui choisissent de poursuivre dans cette voie, de leur montrer que ce n’est pas impossible de terminer ses études même si on est une jeune maman, mais surtout, qu’au final, c’est leur décision de poursuivre ou non leur grossesse.
L’émission n’encourage pas les jeunes filles à être enceintes, mais comme c’est une réalité, je trouve ça vraiment bien de montrer ce qu’elles peuvent vivre et ce qui vient après avoir décidé de mettre au monde un enfant. Plusieurs thèmes sont abordés dans cette série et je pense que c’est un excellent moyen d’ouvrir la conversation avec des adolescent.e.s, notamment sur le consentement, la pornographie, l’intimidation ou les relations amoureuses.
Oui, comme je reproche souvent aux séries d’ici, on sent par moment que le scénario a été écrit par une personne plus âgée qui est loin de la réalité de ces adolescentes, mais le jeu des comédiennes nous fait rapidement oublier ces petits écarts. On s’attache à chacune d’entre elles, on leur souhaite le meilleur et on ne peut qu’être intéressé.e à en savoir plus sur leurs parcours.
Bref, je suis bien contente que la réalité des mères adolescentes soit montrée dans une émission grand public et qu’elle soit dépeinte d’une manière assez réaliste. Je recommande de tout cœur cette série et j’ai hâte de découvrir les prochains épisodes.