Comme entrée en matière, permettez-moi un petit topo rapide. Il y a un peu plus de deux ans, j’ai rencontré l’homme de ma vie. J’avais alors 31 ans, une maison, un boulot stable, une famille unie, de bons amis et une petite minette grise qui me donnait l’affection dont j’avais besoin les soirs de tristesse. Je me considérais donc épanouie et totalement indépendante. À cette étape de ma vie, j’avais lâché prise sur la quête éternelle – et parfois éreintante, on va se le dire – de l’amour avec un grand A.
Et en une fraction de seconde, ma vie telle qu’elle était alors, a complètement basculée: la rencontre de mon homme, son emménagement (après 3 semaines), sa demande en mariage (après 10 mois), la nouvelle de ma première grossesse (après 1 an), l’arrivée de bébé (après 1 an et 8 mois) puis, finalement, notre mariage (après tout près de 2 ans). Bref, c’est allé vite en titi quand on met tout ça back to back dans un même paragraphe.
Dans ces deux rocambolesques dernières années, j’en ai passé plus d’une à planifier THE event, cette fameuse célébration que les gens qualifient souvent du « plus beau jour de notre vie » (#RienDeMoins) : notre mariage. Pendant des mois, j’ai planifié chaque infime détail de ce grand moment qui, en fin de compte, n’a duré que quelques heures.
Comprenez-moi bien, j’ai A-DO-RÉ mon mariage! J’ai passé une journée absolument merveilleuse : j’ai dit oui au seul homme que j’ai envie d’embrasser pour le restant de mes jours, à mon meilleur ami et au papa de mon fils (c’est une seule et même personne, je vous rassure), entourée des humains que nous aimons le plus sur cette planète. J’avais tout donné pour que cet événement soit parfait (et j’ai apprécié chacune des étapes qui m’ont menée à cette grande occasion); puis, grâce à mes belles-sœurs, à nos parents et à nos cortèges respectifs, nous avons pu réellement en profiter le « Jour J » venu. C’était tout simplement magique et je suis consciente d’être privilégiée d’avoir vécu un moment comme celui-là!
Mais comme le veut l’adage, toute bonne chose a une fin! Inévitablement, il y a un lendemain. Je me suis réveillée, le matin suivant mon mariage, le sourire aux lèvres, la tête remplie de souvenirs et le cœur gonflé d’amour. Puis les jours ont passé… Et j’ai vécu une sorte de deuil. C’était fini! Et ça ne se reproduirait plus, puisque ça n’arrive qu’une fois dans une vie (en tout cas, disons qu’on le souhaite). Je me suis mise à penser à la cérémonie et aux vœux de mon homme qui sont un peu flous dans ma tête en raison de l’excitation, aux gens que j’ai à peine vus et dont je n’ai pas assez profité, aux chansons que je n’ai pas dansées, au cupcake Red Velvet (mon préf’) qui est resté sur la table d’honneur et que je n’ai jamais mangé, aux photos que je n’ai pas prises… et cette liste pourrait s’allonger longuement. Pendant quelques jours, j’ai dû accepter que mon mariage était maintenant chose du passé plutôt que plan du futur.
Puis, par un beau dimanche matin, alors que mon amoureux et moi étions assis sur le sofa avec notre merveilleux petit garçon, tranquilles à la maison avec un bon café à la crème irlandaise, ça m’a frappée : ils étaient là, les plus beaux jours de ma vie, dans ces petits moments précieux que la vie nous offre en cadeaux, au quotidien.
Et je me suis mise à réfléchir à ces instants magiques de la vie. Dans les deux dernières années, j’ai connu des dizaines et des dizaines de jours mémorables, à commencer par ceux dont je vous ai parlé plus tôt, qui ont ponctué la belle histoire d’amour que j’ai le bonheur de vivre. Et avant ça, il y en avait eu des tas d’autres : de grands moments personnels et professionnels que j’ai vécus ou alors partagés avec des proches.
Au fond, si mon mini-deuil post-mariage m’a permis de réaliser tout ça, ça valait vraiment la peine d’être un tantinet déprimée pendant quelques jours.