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Est-ce que le ghosting existe aussi en contexte professionnel?
Crédit Rawpixel.com/Pexels

Depuis l’existence des sites de rencontre, on entend fréquemment le terme « ghoster » pour signifier que la personne disparaît sans explication et sans donner de nouvelles. Personnellement, ça ne m’est jamais arrivé après une date, mais je viens de vivre un évènement dans ma vie professionnelle qui m’a amenée à me demander si je ne venais pas de me faire ghoster, parce que oui, des gens qui disparaissent pour ne pas avoir à se confronter à la réalité, ça ne concerne apparemment pas seulement le dating, à mon humble avis.

En fait, pour faire une histoire courte, j’ai envoyé plusieurs versions d’un projet pour répondre aux commentaires que l’on me donnait pour en justifier le rejet. Puis là, eh bien, plus de réponses (et la personne responsable n’est pas partie en vacances). Plus rien. Nada. Le néant. Le silence. De mon côté, cependant, il s’en passe des choses. Il y a une tornade de questionnements, d’incertitudes, de crainte que mon projet ne soit rejeté pour de bon, que JE sois rejetée. Je n’arrête pas de me demander « Mais pourquoi » ??? Qu’est-ce qu’il a qui ne va pas mon projet ? Est-ce que je suis devenue nulle? » Je me sens comme une petite fille qui a envie de pleurer en disant « Mais pourquoi tu n’aimes pas ce que j’ai fait ?»

En fait, je me traite de petite fille, mais en y pensant bien, qu’est-ce qu’il y a d’infantile là-dedans? Une personne qui disparait sans explication, ça fait mal, point. Que ce soit fait suite à une date ou dans un autre contexte, ça reste blessant et peu courageux à mon avis.

Mais, savez-vous quoi ? Maintenant que je réalise que le ghosting peut prendre plusieurs formes, eh bien, je réalise que moi aussi je l’ai déjà fait et qu’il y a malheureusement de fortes chances que je le fasse encore. Pourquoi ? Eh bien parce que moi aussi je trouve ça dur de mettre mes culottes parfois pour dire à une personne qu’elle ne me plaît pas ou que je n’aime pas ce qu’elle a fait. Même en amitié.

Sauf qu’au lieu de faire le fantôme complètement, je ghoste partiellement en refusant certaines sorties ou je prends subtilement mes distances sous plusieurs prétextes, mais en ne mentionnant jamais le vrai motif. Je le fais, car je ne veux pas blesser ; je ne suis pas mieux que personne.

Là où je veux en venir, c’est qu’il y a plusieurs formes de ghosting et qu’on pense parfois que c’est mieux de faire ça que de rejeter la personne. Que ça lui fera moins mal. Mais à bien y penser, en quoi ça fait moins mal ? Ça fait surtout moins mal à la personne qui le fait. Ça préserve de se sentir méchant.e.s. Ça permet aussi de ne pas avoir à s’occuper de l’autre s’il n’est pas bien.

Personnellement ça me fait réaliser que dans nos moments de ghosting, on pense davantage à nous qu’à l’autre dans la majorité des cas. Donc, je vais y repenser deux fois avant de le faire à nouveau et je vais surtout arrêter de me demander ce que moi je n’ai pas fait de correct. Oh toi qui m’a ghostée, tu as été trouillard.e. et je te pardonne, car moi aussi ça m’arrive, mais je ne sens plus pour autant que je ne suis pas à la hauteur.

P.S. : À noter qu’en cas d’harcèlement, i.e., quand une personne ne cesse de vous solliciter malgré que vous lui ayez expliqué pourquoi cela ne pouvait pas fonctionner entre vous, là je suis totalement pour le ghosting. Parce que ce n'est pas du ghosting, mais plutôt une réaction normale à un comportement abusif, anormal et toxique. Just sayin'.

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