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​Son message > mon message = j’suis la pire amie du monde
Crédit: Jennifer Burk/UNSPLASH

Ahhhhhhh Facebook. La réflexion d'aujourd'hui part de là.
 
C’était la fête d’une amie et je lui ai souhaité bonne fête, avec une vieille photo de nous qui me fait sourire. Pas un message extravagant, j’suis pudique en public.
 
Un peu plus tard sur mon fil d’actualité, je remarque le souhait d’anniversaire de quelqu’un d’autre à cette même amie. La mosaïque de selfies à deux, pleins de soleil et d’activités fancy, toé chose. Le texte à tirer les larmes sur les qualités de la fêtée et la préciosité de la relation, toé chose.
 
J’ai ri fort. Un LOL littéral. C’était vraiment un nice message : le genre que tout le monde veut recevoir et, à lire ça, le genre d’amitié dont tout le monde rêve.
 
Ayant le complexe facile, j’ai pas juste trouvé que mon p’tit vœu était devenu une crotte de nez. Nope. J'me suis immédiatement auto-proclamée « amie poche ».
 
Autant j’ai travaillé fort pour mettre un terme à l’envie, à la jalousie et à la comparaison dans certains domaines et que ça porte des fruits précieux, autant je suis la première à douter de toute pour mes skills sociaux.
 
Forcément, un brillant vœu Facebook brillant DÉNATURE l’ensemble de la relation que je vis avec la fêtée ET me disqualifie TOUT COURT en tant qu’amie. Pire encore, j’ai 0 photo récente avec des amis, autre signe que j’offre ASSURÉMENT une amitié de qualité moyenne à pauvre. N’est-ce pas?
 
Sur l’échelle bœuf Angus de l’amitié, je suis le steak haché gris de fond de frigo. Pas la côte de bœuf vieillie 2000 jours.
 
Oui, j’ai vraiment vécu ce moment de désarroi en raison d’un message d’anniversaire Facebook sur la coche. Oui, ma vie émotionnelle est un tel feu roulant de péripéties. Oui, mon nombril occupe autant de place dans mes pensées.

Via Giphy
 
Ça doit être parce que les mots et les écrits sont vraiment importants pour moi. Ou parce que je suis vraiment compétitive.
 
Peut-être parce que je manque de confiance en mes capacités d’amie, à manifester suffisamment-mais-pas-trop mes sentiments, à trouver l’équilibre entre autonomie et intimité.
 
Ou parce que j’ai trop souvent vécu de l’abandon et ressenti que je ne valais pas la peine d’être côtoyée.
 
Qu’importe tous les « Parce que » du monde.

Le fait est qu’il y aura toujours une plus *quelque chose* personne meilleure que moi, dans tous les domaines imaginables. Y’a quelqu’un qui écrit mieux que moi. Qui frenche mieux que moi. Qui est un meilleur ami que moi.

Via Giphy
 
J’allais écrire qu’en général, ça ne m’enlève rien, de pas être aussi *quelque chose* qu’une autre, mais c’est pas toujours vrai. Parfois, ça me pénalise, oui. C’est la vie!
 
J’allais écrire que l’important, c’est de travailler à devenir la meilleure version possible de moi-même, en seule compétition avec moi-même. Assurément! Mais dans les faits – et/ou dans ma tête –, parfois ça n’est pas suffisant. Eh non. MAIS ça peut devenir une situation où j’ai tout à gagner et (presque) rien à perdre, si j’accepte de m'observer et de réfléchir.
 
Ce qui me rend si vulnérable à m’écraser devant la force apparente des autres ou à les juger, ce sont souvent mes propres doutes : drette le point de départ du travail que j’ai à faire sur moi. Comme dans ce cas-ci : qu’est-ce que j’ai à apprendre de ma réaction de déception nationale?!
 
(parenthèse évidente, j’ai sciemment omis d’aborder le sujet fascinant de ce qui PARAÎT mieux chez les autres et qui nous fait douter de nous-mêmes, alors qu’on ne voit pas leur vraie réalité…!)
 
J’suis quand même une amie pas si pire, bon.

Tout ça grâce à un simple vœu Facebook! 

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