C’est la saison des admissions. Pour une 3e année consécutive me voilà, sur le pied de la porte dans ma boite de courriel à attendre ma fameuse lettre qui décidera de mon futur. Et bien « jamais deux sans trois » comme on dit, me voilà pour une 3e année refusée dans le programme de mon choix.
Qu’est-ce qu’on fait? Qu’est-ce qu’on fait quand on sait ce qu’on veut faire? Quand on a nul autre choix que de passer par un maudit bac, car celui-ci donne accès à un ordre professionnel qui nous permet de travailler? C’est quoi le plan B?
Ok,ok, je dramatise sûrement un peu. Je sais qu’il y a toujours d’autres chemins pour avoir ce que l’on veut et dans mon parcours scolaire et personnel j’ai croisé des gens qui ont réussi à se tracer un chemin sans nécessairement passer par la route la plus courte. J’ai aussi vu des gens qui ont réussi à faire beaucoup sans passer sur les bancs d’école.
Pour ma part, ça fait déjà trois ans que je suis à l’université, j’ai complété un certificat en études féministes et je fais présentement un certificat en immigration et relations interethniques dans l’objectif d’aller dans le domaine de l’intervention. J’ai des bonnes notes, sans mettre de chiffre on va dire que je suis au-delà des critères d’admission pour le programme de mon choix. J’ai même déjà complété des cours qui sont dans le cursus du programme dans lequel j’applique. Je suis au pied du mur, je n’ai simplement pas un dossier assez fort comparé aux autres candidatures. Cependant, je ne crois pas pouvoir faire mieux que ce que je fais déjà et personnellement je ne sais pas si je suis prête à débourser une autre année à l’université en me disant « peut-être que l’année prochaine sera la bonne ».
C’est vraiment dommage qu’on regarde uniquement le dossier scolaire sans nécessairement prendre en considération ce qu’il contient réellement. Une note, pour moi ça ne veut rien dire. Par contre, si tu regardes attentivement le dossier d’une personne, ça reflète davantage ses intérêts, mais aussi le chemin qu’elle a traversé pour en arriver là.
Parenthèse ici, il ne faut pas oublier que les notes sont parfois influencées par la santé mentale et physique d’une personne. Un évènement, qu’il soit positif ou négatif peut aussi venir jouer sur nos résultats. Comment alors reprendre le dessus d’une moyenne qui ne représente pas réellement les capacités de cette personne? Vous savez comme moi qu’une cote R ou une cote Z, ce n’est pas si facile à faire bouger une fois qu’on a un échec ou une mauvaise note.
Je ne suis pas sur un nuage perdu quelque part, je comprends qu’inclure des entrevues, demander des lettres d’intention ou un simple texte de présentation sont des processus d’admission qui peuvent être couteux et demander beaucoup de temps et d’organisation, mais en même temps comment on peut faire pour sélectionner des gens qui vont travailler avec d’autres humains simplement en regardant leurs moyennes?
Pour finir, je sais que ma situation n’est pas à plaindre, j’ai la chance d’être à l’université et de pouvoir étudier un domaine qui m’intéresse. Je trouve seulement dommage que les programmes d’admission passent souvent à côté de personnes qui sont vraiment motivées et qui travaillent fort sans pour autant voir les résultats. Je comprends aussi que le processus d’admission se doit de trier des milliers de demandes et qu’ils tentent simplement de trouver une manière « efficace » de faire, mais les gens sont plus que des numéros et des moyennes. Il serait peut-être temps de revoir un peu le système et d’élargir notre conception de bonnes notes égale le meilleur choix.
Et vous, avez vous déjà été refusé.e dans un programme que vous vouliez vraiment?