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Notre-Dame de Paris et l’envers de la médiatisation
Crédit: Unsplash

La cathédrale Notre-Dame de Paris est passée au feu le 15 avril 2019. L'attention médiatique a été 
énorme et il fallait s'y attendre. Je l'avais visitée il y a 4 ans pile. J'ai vécu des émotions 
en parcourant cette architecture ancienne qui a connu presque 10 siècles d'histoire. J'ai également
ressenti une grande tristesse en apprenant la catastrophe.

L’incendie de Notre Dame de Paris, c’est la perte : 
De l’immense flèche construite au 19e siècle par l’architecte Villet Leduc.
De la charpente construite avec des arbres de forêts du XIIe siècle.
De la toiture en chêne datant de la même période. 
C'est aussi de se réjouir de ce qui a pu être sauvé, tout en acceptant que le bâtiment ne sera 
plus le même. 

À peine deux jours plus tard, on amassait plus de 750 millions pour la reconstruction. De L'Oréal à Ubisoft, en passant par les dons anonymes, les dons promis ont été fructueux. Un fond
montréalais a d'ailleurs été créé pour l'occasion. 

En revanche, les réactions des gens sur le phénomène furent variées et certaines d'entre elles me firent réfléchir. Plusieurs personnes ont affirmé être complètement indifférentes à l'incendie et ont également critiqué l'attention médiatique que ce dernier a générée. Certains sites Internet ont publié des commentaires sur les réseaux sociaux en montrant que l'incendie de Notre-Dame a provoqué des réactions de joie « scandaleuses » et des propos haineux. 

Je n'ai d'ailleurs pas parlé des suspicions d'actes terroristes associées à cet incendie et des 
fausses informations qui ont été générées.

De plus, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à cet autre incendie.

À cette famille syrienne qui a été victime des flammes il y a quelques mois. Deux événements bien différents, je dois l'accorder. On ne parle pas ici d'un bâtiment historique patrimonial pluricentenaire qui a été détruit, mais de sept enfants qui sont décédés.

Un événement qui fut malheureusement révélateur des préjugés et de désinformation portée envers toute une communauté. Des personnes se sont amusées du déchirement de cette famille, en qualifiant cette dernière de « terroriste » malgré ce qu'elle a pu vivre.

Je pense qu'il y a ici une nuance importante à faire entre la réjouissance envers la mort d'enfants
et celle envers la détérioration partielle d'un bâtiment de huit siècles, qui sera assurément restauré et qui tiendra encore debout malgré les pertes. 

Je suis déroutée de voir que Notre-Dame de Paris est censée être un monument qui représente le 
progrès de l'humanité, alors que des problématiques sociales impliquant directement des vies humaines ne sont pas prises en charge rapidement comme on l'a fait pour ce bâtiment. Des situations importantes pour lesquelles nous devons nous investir.

Est-ce qu'un jour, on en fera de même pour les personnes touchées par les différentes formes de stigmatisations environnantes?

 

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