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Puff, puff… passe la nouvelle campagne de sensibilisation sur le cannabis
Crédit: fallforvee/Instagram
Aye salut.

Ça fait un moment qu’on s’est parlé – pour tous les gens qui sont nouveaux ici, je m’appelle Marie-Hélène et je suis (je fus, lol?) la première éditrice de TPL. En cliquant sur mon nom, vous trouverez toute une liste d’articles datant d’il y a 5 ans… où probablement 90 % des images sont « brisées » parce que TPL a changé de plateforme Web genre 5-6 fois, oops.

Qu’est-ce qui s’est passé depuis 2012, me demandez-vous? En gros, j’ai GTFO de Montréal, déménagé à Vancouver, je suis devenue designer graphique/DA et j’ai adopté le pilates et le lait d’avoine maison. Et surtout, il est temps pour moi de sortir du placard :

Je fume du pot.

En fait, je mange/vaporise/bois/utilise des bombes pour le bain au cannabis. C’est tellement mon jam que je travaille présentement dans l’industrie du cannabis. Ce qui m’amène à la raison de mon texte aujourd’hui : la nouvelle campagne de « sensibilisation » du gouvernement québécois est poche. TBH, l’approche de tous les gouvernements depuis le 17 octobre laisse à désirer.

*starts rant*

https://encadrementcannabis.gouv.qc.ca/

Le gouvernement semble incapable de comprendre comment communiquer avec les adolescents et les jeunes adultes. C’est pas parce que tu enrobes ta campagne d’une identité esthétique un peu cool, un peu weird à la sauce « cool boîte de pub du Mile-End » que le message passera mieux. Le contenu de la campagne est biaisé, rempli de peur déguisé en « protection de la santé publique » et d’information périmée. Plus largement, il me semble que l’ensemble du message dans les médias québécois (disclaimer : ma consommation des médias québécois se résume à Médium large) depuis octobre 2018 s’est résumé à « le pot c’est DANGEREUX!!! LÉGAL. MAIS. DANGEREUX, AAAAA. »

J’ai jamais autant roulé des yeux en essayant d’appliquer mon mascara à 9 heures du matin (parce que je suis 3 heures en retard sur vous autres.)

Les gens en bas de 30 ans ne sont pas niaiseux ET ils sont nés avec l’Internet. Je ne comprends pas dans quel monde on peut dire aux jeunes adultes de ne pas utiliser le cannabis (thérapeutique, holistique, médical, etc) parce qu’apparemment ça a JUSTE des effets négatifs – à ce que je sache, les budtenders dans les boutiques de la SQDC n’ont pas le droit de parler des effets thérapeutiques du cannabis mais peut-être que je me trompe? – et penser qu’ils ne vont pas aller googler ça et se rendre compte que plusieurs disent complètement le contraire. What gives?

Êtes-vous déjà passés par Montréal au début septembre durant frosh week? Pourquoi sommes-nous autant entêtés à traiter le cannabis comme une drogue super dangereuse alors que, statistiquement parlant, l’alcool ruine tellement de vies, année après année. Prôner l’abstinence est absurde dans un monde où l’alcool est abondant, célébré, et ses effets négatifs balayés en dessous du tapis.

Pourquoi ne pas prendre comme approche le slogan de la SAQ qui dit que « la modération a bien meilleur goût »? Pourquoi ne pas « communiquer » le cannabis de façon plus raisonnée et transparente : à dose modérée, ça te relaxe un vendredi et personne est malade le lendemain.

S’il y a quelque chose que je me rappelle de mon adolescence c’est qu’on apprend par l’observation, pas par un PSA gouvernemental. Dans la tête d’un kid de 16 ans, ça n’a pas de sens de se faire dire que le cannabis c’est VRAIMENT DANGEREUX, pour ensuite voir tout le monde autour de toi prendre une ostie de brosse. En tout cas, ça n’a jamais fait de sens pour moi – c’est drôle, parce que l’alcool a toujours été très présent autour de moi, ce qui m’a rendu très sensible à la consommation d’alcool, mais en grandissant tout le monde était contre le pot et… bien, référez-vous à la photo ci-haut, haha. L’abstinence crée un vernis qui shine et qui rend les drogues probablement plus attirantes qu’elles devraient l’être. Fumer un batte avant d’aller se coucher, c’est chill.

L’autre côté de mon argumentaire (j’ai commencé par le côté givré), est que la science autour du cannabis est dans sa petite enfance et que long story short, on ne sait pas exactement comment le cannabis fonctionne et quels sont les effets sur le corps et l’esprit.

Vous avez probablement entendu parlé (ou même souffert) de la psychose causée par le cannabis? Ou du lien entre la schizophénie et du cannabis? Ces liens sont bien réels, mais overall la probabilité reste faible. Modération et connaissance peuvent faire toute la différence ici. C’est pas en s’assurant qu’un ado se sentent mal à parler de sa consommation qu’on va arriver à dépister rapidement si quelque chose se passe mal.

Juste de même, connaissez-vous le système endocannabinoïde? Découvert dans les années 90, il s’agit d’un système de neurotransmetteurs présents *partout dans notre corps* et qui interagit avec des molécules cannabinoïdes… aka notre version DIY du THC et du CBD. En gros, on sait fuckall sur ce que ça fait vraiment, outre permettre la bonne fonction des différents systèmes biologiques (système nerveux, système immunitaire, lymphatique, etc) dans notre corps. C’est également une piste que les scientifiques d’aujourd’hui examinent pour comprendre pourquoi ou comment le cannabis pour être bénéfique dans le traitement de l’anxiété, de la douleur chronique, etc. Les effets positifs que les patients consommant du cannabis médical parlent depuis genre 30 ans. Et c’est probablement pourquoi la plante fut utilisée comme médecine naturelle dans différentes régions du monde depuis des milliers d’années.

(C’est à ce moment que je commence à parler que des substances psychédéliques sont partout dans la Nature parce que Dieu existe pis Il veut que tu aies un bon trip, man.)

Dans quelques années, il est possible que la recherche soit rendue à un point où les effets bénéfiques sur la santé soient prouvés et dépassent les effets négatifs qui, heureusement, seront également mieux étudiés. Il y a même certains chercheurs qui voient le potentiel du cannabis dans la lutte contre les overdoses aux opioïdes. Alors, pourquoi ne pas admettre qu’il y a beaucoup de choses qu’on ne sait pas encore? Pour un changement social qui voulait amener plus de transparence et d’ouverture, on est pas rendu… là.

Anyway, c’était ça mon rant à 1000 mots. Les vétérans de TPL savent que c’est mon affaire préf’, et j’espère que vous ayez apprécié celui là as well. Entre-temps, si vous voulez suivre un compte Instagram qui parle de cannabis en toute sincérité, je vous conseille de suivre Vee à @fallforvee. Vanessa est une photographe québécoise qui habite l’Î.-P.-É. Elle chronique sa vie au quotidien, son parcours de combattante avec la maladie chronique et de l’impact positif que le cannabis a eu sur elle. Vous y retrouverez la même esthétique léchée que la dernière campagne de la CAQ, mais avec moins de poils qui sortent des oreilles HOW GOOD IS THAT?

 
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