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Sur les hommes, le sexe et that time of the month
Crédit: get.empo/Instagram

« Ça me dérange pas, » qu’il me dit. Après une conversation animée au bar, nous avions échangé quelques baisers avant de nous diriger vers l’intimité de son appartement. Il avait la main sur la braguette de mon pantalon, alors j’ai cru bon de lui faire état de mon cycle menstruel. « J’ai mes règles », que je lui dis. « Ça me dérange pas, » qu’il me répondit.
 
Il était le dernier de plusieurs à me servir avec nonchalance une variante de « ça change rien pour moi » ou « on a juste à mettre une serviette en dessous de toi ». Une dizaine d’autres le précédaient. Tous indifférents devant le flux menstruel et prêts à célébrer le corps de la femme au moyen de l’acte sexuel malgré le sang qui s’en écoule. Une dizaine contre trois. Rien d’une statistique, mais tout de même une pas pire moyenne.
 
Ce genre de réaction à l’annonce de mes règles n’a rien de nouveau. Mon tout premier copain, alors âgé de 15 ans, n’était également pas du genre « on peut faire autre chose ». Nous pratiquions donc régulièrement la pénétration durant mon time of the month. Mon erreur fut de croire qu’il était l’exception à la règle (no pun intended).
 
Il va sans dire que ceci n’est pas une critique de ceux et celles qui préfèrent s’abstenir durant cette période pour quelque raison que ce soit.
 
Ceci est l’heureuse constatation que le cycle menstruel ne change pas grand-chose dans la vie (sexuelle) d’un certain nombre d’hommes québécois (je ne peux quand même pas être tombée sur les dix seuls de la province), lesquels voient les menstruations pour ce qu’elles sont : un phénomène naturel, normal, absolument pas répugnant et (souvent) inhérent à la complexité du corps de la femme.  
À une époque où certaines de nos consœurs sont toujours considérées comme impures, voire intouchables, au moment de leurs règles, cette absence de dédain est on ne peut plus rafraîchissante
 
Je commence seulement à ne plus m’étonner lorsqu’un nouveau partenaire m’affirme que mes règles ne le rebutent pas. Que son désir de nous emboîter les corps demeure intact malgré mon état. Et bien que je finirai sûrement par m’y faire, j’espère ne jamais trop m’habituer à cette marque d’ouverture d’esprit envers la réalité féminine.
 
Parce qu’on va se le dire, c’est un réel turn on.

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