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Quand Noël passe de joyeux à anxieux
Crédit: Snapwire/Stocksnap

J’aimais Noël. J’aimais vraiment ça.
J’ai des souvenirs incroyables de mes Noëls d’enfance.
C’est festif, c’est doux, c’est vrai. 
Il fait chaud dans mon cœur.
C’est plein d’amour. 
 
Je ne comprenais pas les gens qui n’avaient pas envie de fêter.
J’avais de la peine pour ceux qui ne voyaient aucun prétexte de se réjouir. 
 
Y’a mille raisons pour avoir peur de Noël. 
Je n’aurais jamais pensé que d’être heureuse et que de faire ma place dans la vie en serait une. 
Je suis pourtant choyée, gâtée, entourée. 
Vu d’ensemble, je n’ai aucune raison de bouder les fêtes. 
 
Mais ça m’tente pu. 
 
J’étouffe de faux, d’obligé, de sourires forcés pis de p’tites conversations. 
Je respire mal de faire des efforts pour devenir une humaine consciente et sensible dans ces eaux stagnantes. 
 
J’ai pu envie de me grouiller pour aller fêter avec un, pis avec l’autre. 
De faire semblant pour faire plaisir. 
D’endurer le silence de ceux qui n’écoutent pas. 
 
Je veux du vrai temps avec ceux que j’aime.
Je n’ai rien à faire du temps pressé avec ceux qui comptent moyen. 
 
La pression que ça génère en moi vient de me faire avaler un Rivotril à 1 h 25 parce que je ne m’endors pas de trop y penser. 
Je regardé la pilule un long moment au fond de ma main. 
J’ai trouvé ça exagéré. 
Mais sérieux, j’ai le pôle Nord au complet assis exactement où mon souffle passe.
Et ça pèse fort. 
 
J’ai de la peine, beaucoup de peine, de ne plus trouver de joie là-dedans. 
 
Je ne veux pas avoir l’air de la fille égoïste, de celle qui abandonne. 
Alors je vais rester un temps des Fêtes de plus, et peut-être un autre aussi, en attendant de me donner la permission de faire à ma tête pis de réinventer mon Noël intègre. 
 
Et lorsque je le ferai, je devrai aussi être assez forte pour assumer toute la faute.
Je ferai de la peine à tout le monde, alors que personne n’engagera la réflexion inverse. 
C’est épeurant se retourner vers soi. 
 
J’pense que je n’aurais jamais dû arrêter de croire au père Noël. 
Parce que c’est difficile devenir grande quand tout le monde autour reste petit.

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