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Mon patron manque d’éthique. Je fais quoi?
Crédit: StockSnap/Pixabay

Je vais vous parler de mon grand patron. I know, ce n’est pas très glamour comme sujet! Qu'est-ce qui se passe?

En plein meeting d’équipe, il s’est exclamé, en visant ma collègue : « Si personne ne finit ce travail en une heure, quelqu’un va perdre sa job! » Une mère monoparentale s'est fait dire ça par son boss devant toute son équipe. Je lui ai dit ce que j’en pensais… en privé.

Sans oublier la fois où il a annoncé devant toute l’équipe qu’il s’apprêtait à renvoyer mon collègue pendant qu'il était absent du bureau pour ses examens d’école.

Quelle a été la goutte qui a fait déborder mon vase? La fois où il a tenu une discussion privée avec le big big boss devant moi au sujet d’un autre de mes collègues, malgré que j’aie demandé de ne pas y participer par souci de confidentialité. J’ai été bouleversée de voir avec quel mépris il s’exprimait sur lui. Il a indiqué l’intention de le renvoyer, lui et d’autres de mes collègues.

Non, je ne fais pas partie du management ou du département des ressources humaines. Tous ces employés sont mes collègues même si, hiérarchiquement parlant, je suis un niveau au-dessus d’eux.

Je ne dis pas qu’ils n’ont pas leurs lacunes et leurs torts. Peu importe, je ne trouve pas ça éthique qu’un patron s’exprime comme cela devant moi ou ses autres employés. Je ne pouvais pas me taire. Je lui ai dit. Délicat comme situation, n'est-ce pas?

S’il y a un problème au bureau, ce n’est jamais par manque de gestion interne, de coaching, de communication ou de logiciels performants. Ce n'est jamais parce qu’il a donné des instructions confuses ou incomplètes non plus. Non, c’est toujours la faute d’un employé. Il faut un coupable.

D’ailleurs, si on veut expliquer notre travail, il s'arrêtera sur une erreur ou sur notre argument le plus faible. N'est-ce pas une technique utilisée par les avocats et les politiciens ça? J’y ai été confrontée quand mon travail a été remis en question de A à Z par lui. Il a fallu que mon nouveau supérieur immédiat vienne défendre mes calculs. J’étais incapable de m’exprimer correctement sous le stress dans une langue qui est, en fait, ma troisième langue! Même si mon travail s'est révélé excellent, il ne s’est jamais excusé. 

Aujourd'hui, je ne lui parle plus. Bon, à part les « good morning » et les « have a nice evening ». Cet homme a été mon supérieur immédiat seulement pendant mes premiers mois dans cette compagnie. Tant mieux, car ce n’est pas l’envie qui manque de me lever et de lui dire bien haut et fort : « Check your privileges! » 

Je n'en peux plus de tant de condescendance. Je n’arrive plus à rester objective. Chaque fois que je le vois ou que je l’entends parler, je vois un homme blanc avec le maximum de privilèges rabaisser ses employés. Mon patron est grand, mince, hétérosexuel, full diplômé et j'oserais même dire qu'il vient d'une famille aisée. Le hic, c’est qu’il est à la tête d’une grande équipe composée de personnes « racisées », dont certaines viennent d'arriver au pays.

Mes impressions ont été partagées par certaines personnes qui ne sont plus là, malheureusement, car elles ont démissionné ou ont été renvoyées. Je ne sais pas si son comportement est intentionnel ni s’il se rend compte de l'impact que cela a eu sur le moral de ses employés. Le voir utiliser sa position hiérarchique pour faire mal paraître mes collègues m'a affectée et m'a fait me questionner sur ma place dans son équipe. 

Avez-vous déjà vécu une situation semblable au travail? Comment avez-vous réagi?

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