Ta (vraiment pas) petite randonnée pédestre

J’ai toujours pensé que la marche n’était pas une activité physique digne de ce nom. Pour moi, elle était synonyme de lente promenade digestive après un ~~trop gros~~ souper du samedi soir et de souvenirs d’enfance avec « Quand est-ce qu’on arrive? » répété beaucoup trop souvent. C’est en 2014, lors d’un incroyable voyage au Chili avec ma soeur, que j’ai vraiment compris pourquoi la marche, ou plutôt la randonnée, pouvait s’avérer être un réel sport, et un très plaisant en plus.

Accompagnées de son copain et de l’ami de celui-ci, ma soeur et moi nous sommes réveillées avant l’aube (il faisait noir et frette en s’il vous plaît!) et sommes tous partis vers le pied d’une montagne chilienne que nous souhaitions conquérir. Le site Web du parc mentionnait un aller-retour d’environ huit heures et classait le sentier comme étant difficile. Cela aurait probablement dû me mettre la puce à l’oreille quant à la nature et l'ampleur de l’activité dans laquelle je m’embarquais. Car, voyez-vous, dans le jargon de randonneurs, il n’y a souvent que trois niveaux selon lesquels sont classés les sentiers : facile, moyen et difficile. Fac quand c’est classé difficile, c’est « DIFFICILE ». Mais bon, à l’époque (Ha!), je n’étais qu’une jeune fille naïve et randonneusement inexpérimentée.

Le point de départ d'une aventure tout sauf relaxante!
Crédit : Andreane Leblanc

C’est donc avec mon insouciance, mes tout petits souliers de course et une seule bouteille d’eau que j’ai entamé l’ascension de La Campana, une montagne au dénivelé de 1 480 mètres située dans la région de Valparaiso, au Chili. Le sentier, au départ plutôt aisé, s’est vite transformé en pente raide où mes mollets et mes quadriceps se sont mis à me traiter de tous les noms. Mon rythme cardiaque s’est accéléré aussi rapidement que ma gourde s’est asséchée. Après environ trois heures d’effort, nous sommes arrivés à un marqueur évaluant le sommet à 1,5 kilomètre. « HA! », que je me suis dit entre deux bruyantes respirations, « on est presque arrivés! ».

Nope. Not. Nenni.

Crédit : Giphy

La dernière portion du sentier était dépouillée d'humains et de végétation (Salut, gros soleil plombant), et elle était en rochers que Dame Nature (Thanks man!) avait grossièrement empilées, nous forçant plus souvent qu’autrement à mettre aussi nos MAINS par terre pour nous aider à gravir le tout. Bref, c’était de l’escalade sans harnais ni clôture de protection ni rien.

Moi qui essaie de contrôler ma panique pendant les fabuleux derniers 1,5 km de La Campana.
Crédit : Alexie Leblanc

Après une bonne heure de pleurs nerveux, de mini-crises de panique et de chienne de tomber dans le vide, j’ai finalement atteint le sommet. Et là, le temps s’est arrêté. Et là, j’ai tout oublié : mes peurs, mes quads souffrants… Un paysage à couper le souffle se déployait devant mes yeux. C’est bien là l’immense récompense de la randonnée pédestre : accéder à des richesses plus immenses que tout, autrement impossibles à admirer, nous faisant, au passage, réévaluer notre perspective souvent restreinte du monde.

La récompense de cette randonnée qui, selon moi, valait tous les efforts et les courbatures, featuring la Cordillère des Andes.
Crédit : Alexie Leblanc

Avec mes yeux pleins d’infini et les poumons rassasiés d’air frais, je suis repartie dans le sens inverse pour redescendre. De nombreuses chutes, twistages de chevilles et accrochages d'orteils avec trame sonore évocatrice de notre degrés d’écoeurement plus tard, nous sommes retournés à bon port ~~presque~~ sains et saufs. C’est ainsi qu'a pris fin ma première vraie rencontre avec la randonnée pédestre. Ces 7 heures 30 minutes n’ont pas été de tout repos et m’ont laissée courbaturée pendant des jours, mais m’ont surtout donné la piqûre des paysages époustouflants et de la proximité avec Dame Nature.

Avez-vous planifié une randonnée pour cet été? Quels ont été vos moments les plus marquants avec cette activité?