La fois où j’ai fait ce que je m’étais toujours promis de ne jamais faire…

Il y a presque deux ans, j’ai dû prendre la décision la plus difficile de toute ma vie. J’ai dû donner en adoption ma meilleure amie, Dahlie. Ma brunette quadrupède, comme je me plaisais à l’appeler. Ceux qui me connaissent bien savent que j’ai toujours été une grande amoureuse des animaux. Depuis l’âge de quatre ans, j’ai toujours eu un animal chez mes parents, que ce soit un chien ou un chat. Quand je suis partie vivre en appartement, il était évidemment très compliqué d’avoir un animal de compagnie. Je me suis donc promis que lorsque je vivrais dans une maison, j’adopterais de nouveau un petit compagnon. Quand l’occasion s’est présentée, mon copain de l’époque n’était pas du tout séduit par l’idée, lui qui n’avait jamais vécu cette expérience. C’est finalement le fait qu’il soit toujours parti à l’extérieur pendant de longues semaines qui a fini par le convaincre de me laisser adopter un chien pour me sentir plus en sécurité, notamment lors de mes promenades quand la nuit tombe tôt.

Après plusieurs mois de recherches, je suis tombée sur Dahlie, une petite labradoodle brun chocolat de trois mois.

Crédit : Elizabeth Dupont

Après quelques semaines de cohabitation, j’ai appris à la connaître et il s’est avéré que Dahlie était très peureuse, anxieuse et spéciale… Comme moi… Je pense que c’est ce qui fait que j’aime autant les animaux. Chacun possède lui aussi son propre caractère, comme un humain. Il faut donc apprendre à cohabiter tous les deux.

J’ai adoré Dahlie au premier instant où je l’ai eue dans les bras. Bien entendu, pendant son apprentissage de la propreté, elle m’a fait rager un peu. Quand elle jappait à l’arrivée des visiteurs aussi… Ce serait mentir de dire qu’adopter un compagnon quadrupède est une chose facile. Par contre, celui-ci ne vous laissera jamais tomber quoiqu’il vous arrive.

Crédit : Elizabeth Dupont

Nous avions adopté Dahlie en novembre 2012 et je suis tombée malade en octobre 2013. Tout le long de ma dépression, Dahlie était à mon chevet, collée contre moi. Alors que j’étais toute seule à la maison pendant cet automne très difficile, elle était ma meilleure amie. Elle ne me jugeait pas d’être là pendant des heures à pleurer. Elle me motivait à me lever pour jouer avec elle.

Elle est la seule et unique motivation qui m’a poussée à rester en vie, littéralement. J’ai eu des idées très noires à ce moment et ce qui a fait que je n’ai pas passé à l’acte était le fait qu’elle aurait été toute seule. Dahlie m’a sauvé la vie, rien de moins.

Crédit : Elizabeth Dupont

Quelques années plus tard, j’ai laissé Dahlie pendant trois mois pour venir au Chili. C’est peut-être cruel, mais j’ai eu plus de difficulté à laisser ma meilleure amie poilue que les humains de mon entourage. J’ai éclaté en sanglots à l’aéroport en la prenant dans mes bras.

À mon retour, j’ai quitté la maison et son autre maître. Je n’entrerai pas dans les détails, mais je dirai que l’annonce de mon départ a été difficile à gérer pour mon ex-copain et j’ai dû prendre la décision difficile de la mettre en adoption en réponse à un ultimatum qu’il m’a donné. Devoir donner Dahlie a été la chose la plus difficile que j’ai faite. Je me suis sentie lâche de laisser ma meilleure amie, une chose que j’ai longtemps jugée moi-même. Combien d’animaux sont mis en adoption sur Internet, en raison de déménagement, de manque de temps ou de séparation? Je m’étais juré que je ne ferais jamais ça… Devoir me résigner à donner Dahlie a été extrêmement difficile. Encore aujourd’hui je ne peux pas dire que je vis très bien avec ça. Par contre, il n’y avait pas d’autre solution, je ne pouvais pas l’amener vivre ici, au Chili avec moi.

J’ai laissé Dahlie à une femme récemment veuve qui souhaitait un animal de compagnie qui ne la laisserait jamais tomber… Et je sais que ma petite brunette quadrupède remplira toujours cette mission.