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Misogynie dans la mythologie occidentale : ces femmes qui méritaient mieux
Crédit: Ekenaes/Wikimedia Commons

Lidée de la tromperie, de la perversion, de la traîtrise et de l’immoralité chez les femmes, face à des hommes qui sont positionnés en victimes, s'est largement répandue dans les divers récits antiques, mythologiques et d'explication de l’univers. Voici six exemples de « femmes fautives » tirés de sources variées.

1. Pandore
Dès le 7e ou 8e siècle avant Jésus Christ, un poème d’Hésiode intitulé « Théogonie » présente Pandore, la première femme, comme la source de tous les maux de l’humanité : la Mort, la Maladie, la Tromperie, la Guerre, l'Orgueil, la Folie, le Vice, la Vieillesse, la Passion, la Misère, la Famine.


Pandore, 1896, huile sur toile de John William Waterhouse.
Crédit : Shuishouyue/Wikimedia Commons 

Zeus a commandé la création de Pandore, pour l'offrir en vengeance aux hommes, après que Prométhée a volé le feu de la connaissance. Elle a reçu des dons de tous les dieux, incluant la curiosité, et on lui a confié une boîte qu’il lui était STRICTEMENT INTERDIT d’ouvrir…
Ok, dotez quelqu'un.e d’une curiosité dévorante, mettez en sa présence un énorme mystère, puis blâmez tout son genre (ici, les femmes) pour avoir suivi la nature qu’on lui a attribuée. #SeemsLegit

Sinon, si je vous dis sirènes, harpies, stryges, sorcières, j’imagine que vous voyez les mêmes bêtes féminines que moi, celles qui en veulent à l’intégrité physique et morale des hommes…

2. Ève
Pareillement, nous avons Ève, dans la Genèse (qui provient d’une des côtes d’Adam). « Par sa faute », les personnes avec un utérus accouchent douloureusement, le luxuriant jardin d’Éden et l’immortalité nous sont ravis à jamais, et toute l’humanité est condamnée à expier son crime en mortels sur une terre maintenant maudite.


Adam et Ève, 1628-1629, huile sur toile de Peter Paul Rubens.
Crédit : Dmitry Rozhkov/Wikimedia Commons.

Je rappelle au passage que toutes les représentations artistiques des personnages de la bible sont whitewashées. Les Hébreux, auteurs de la Bible, n'étaient pas blancs, pas plus que Ève.

Tout cela parce qu’un arbre interdit, détenant tous les secrets de la connaissance du bien et du mal, était fortuitement placé au centre du jardin et qu’un animal plus rusé que les autres, le serpent, était là pour tenter le premier humain qui s’approcherait. Et il a fallu que cet humain infaillible soit (encore) une femme…

Quelques autres exemples qui ont fait bonne presse (#Not) aux femmes :

3. Jézabel
Elle a détourné Achab, son mari et roi d’Israël, de Dieu pour l'entraîner dans l’idolâtrie et la tyrannie.


La mort de Jézabel, 1866, gravure de Gustave Doré.
Crédit : Ogrebot/Wikimedia Commons

4. Dalila
Elle a trahi son amant, Samson l’invaincu, qui tirait sa force surhumaine de sa chevelure : elle a accepté l’argent proposé par ses ennemis, les Philistins, en échange du secret de la force de son homme. Elle a attendu qu’il s’endorme sur ses genoux pour lui couper les cheveux et le livrer aux Philistins, qui lui ont crevé les yeux.


Samson et Delila, 1654, huile sur toile de Guercino.
Crédit : Rama/Wikimedia Commons

5. Salomé
Cette fillette est responsable de la décapitation de Saint Jean-Baptiste (gens du pays…), qu’elle a obtenue de son beau-père, le roi, après l’avoir charmé en dansant devant lui lors d’une fête.


Salomé avec la tête de Jean-Baptiste, 1515, huile sur toile du Titien.
Crédit : Mattes/Wikimedia Commons

6. Viviane
Cette enchanteresse du Moyen Âge, dont s'était amouraché Merlin, s’est servi des sentiments de ce dernier pour lui soutirer ses secrets de magicien, avant de l’enfermer dans le tronc d’un arbre.

L'envoûtement de Merlin, 1874, huile sur toile de Edward Burne-Jones.
Crédit : PKM/Wikimedia Commons

 

Quand des siècles de littérature patriarcale font croire à des centaines de générations d’humains que les femmes sont le fléau des hommes, celles qui les corrompent, les affaiblissent et profitent d’eux, il semble difficile d'atteindre l'égalité en seulement quelques décennies de militantisme inégal… Mais, petit à petit, les choses évoluent, et ça commence par des petits combats du quotidien.

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