Aller au contenu
C’était dans la nuit du 27 au 28 mars 2012, voilà pourquoi je suis ambassadrice de la semaine de prévention du suicide
Crédit: carolanes/Instagram

Pendant les fêtes, je profitais du fait que mes beaux-parents venaient pour deux mois nous aider avec les petits pour faire du ménage en vue de mon déménagement. Mon chum et moi, nous achetons une maison, notre première maison ensemble, et nous emménageons bientôt. D’ici là, j’ai pas mal de choses à faire. J’ai donc commencé pendant les fêtes. Fait que je triais des boîtes que je n’avais pas touchées depuis que j’avais emménagé avec mon chum à l’été 2012. Puis, je l’ai trouvé. J’ai trouvé le papier que le médecin avait écrit pour me retirer de l’école, la journée de ma tentative de suicide.
 
J’en avais déjà parlé sur les blogues, j’avais déjà expliqué que ma mémoire avait effacé les faits et la date. Là, 5 ans plus tard, deux enfants, deux blogues, deux livres, deux épisodes dépressifs et une future maison après ma tentative, je savais enfin que j’avais essayé de m’enlever la vie la nuit du 28 mars 2012. Chaque fois que j’y pense, chaque fois que j’en parle, je ne peux rien y faire, je me mets inévitablement à pleurer. Chaque fois, je pense à tout ce que je n’aurais pas vécu, je pense à mes enfants que je n’aurais pas connus, au bien que je n’aurais pas fait en essayant de démystifier les maladies mentales et la dépression, pis ça me fend le cœur.
 
Ça m’a pris du temps pour réaliser à quel point mon geste avait été violent envers moi-même et envers les autres. Ça m’a pris la tentative de suicide de mon amie pour en parler sur le blogue, le décès de Stéphanie (une amie de CÉGEP) à l’été 2015 et l’écriture de notre dernier livre pour comprendre que les symptômes de choc post-traumatique que j’avais vécu les semaines suivant ma tentative. 5 ans plus tard, j’en parle avec les yeux pleins d’eau, mais je ne peux m’empêcher de le faire pour faire passer le message que mourir n’est pas une option. Que c’est important d’aller chercher de l’aide avant de toucher le fond. Et de ne jamais y revenir.
 
Je sais que c’est toff d’aller chercher de l’aide et je suis capable de voir que je suis privilégiée d’en avoir eue. Quand on m’a contactée pour être l’une des ambassadrice de la semaine nationale de prévention du suicide, je me voyais mal refuser. J’aurais pu le faire, je suis super occupée et c’est encore dur de parler de cette nuit du 28 mars. Mais je trouve ça important de montrer qu’on peut sortir de cette souffrance et que c’est correct de demander de l’aide. L’aide n’étant pas toujours accessible comme le disait si bien Alexandre Taillefer ( porte-parole de la semaine nationale de prévention du suicide) dimanche dernier, à Tout Le Monde En Parle, c'est quand même important de trouver quelqu’un à qui parler. Ça peut être un.e ami.e, un parent OU AU 1866—APPELLE.
 
Je le dis souvent : vous valez la peine. Il est possible d’aller mieux et de sortir de votre peine

Pour le site de AQPS (Association Québécoise de Prévention du Suicide), c'est ICI

Pour les vidéos des autres porte-paroles, c'est ICI

 

Plus de contenu