Dimanche soir. Après une fin de semaine mouvementée, mon copain et moi scrollons Netflix à la recherche de quelque chose à écouter. Quelque chose de facile à écouter, mais d’intelligent aussi. On remarque tous les deux que la sphère mainstream est de plus en plus envahie de propos politiques. Si les séries télé ont toujours été touchées par la politique – parce que tout l’est un peu de près ou de loin –, ce n’était pas des idées qui me rejoignaient. Maintenant, oui.
Je suis bien loin d’être une experte dans tout ça, mais je dirais que l’avènement du streaming y joue certainement un rôle, et Netflix, grand joueur du domaine, a récemment produit plusieurs séries qui, en plus de recevoir l’acclamation de l’auditoire, font la promotion de positions politiques un peu plus à gauche. Pour en nommer quelques-unes, j’ai particulièrement été marquée par The Get Down (2016), Luke Cage (2016), Jessica Jones (2015) et Master of None (2015).
Crédit : Marvel's Jessica Jones/Facebook
Produite par Marvel, la série Jessica Jones présente une espèce d’antihéroïne badass qui possède une force physique extraordinaire. Sachant que les personnages Marvel sont habituellement des hommes, le fait que le personnage principal soit une femme superhéroïne et indépendante qui décide de reprendre le pouvoir sur sa vie a quelque chose de féministe, d’autant plus que son pouvoir, la force physique, est habituellement attribué aux hommes. Puis, le fait que son adversaire soit un homme a quelque chose qui me plaît encore plus; c’est assez, les girl on girl fights!
Crédit : Marvel's Luke Cage/Facebook
Suite à la popularité du personnage de Luke Cage dans Jessica Jones, Marvel nous offre aussi depuis peu la série Luke Cage, d’après son personnage de Power Man. Avant d’avoir sa propre émission, Luke Cage est aussi le premier superhéros noir à avoir eu sa propre bande dessinée, ce qui place déjà la série dans une position antiraciste. Un des aspects antiracistes que j’ai préférés de la série est le fait qu’aucun des personnages, qui sont presque tous noirs, n’accepte de se faire dire – ou de se faire appeler par – des insultes qui sont intégrées dans le langage courant, mais qui sont pourtant dénigrantes, par exemple « nègre ». En plus, ces insultes sont souvent détournées avec des faits historiques, ajoutant à la richesse de la série. Sinon, cette dernière fait aussi de gros statements contre la violence policière et pour le mouvement Black Lives Matter.
Crédit : Master of None/Facebook
La dernière, mais non la moindre, des séries qui m’ont marquée s’attaque à la difficulté qu’éprouvent les personnes racisées à percer dans certains métiers, tels que celui d’acteur, entre autres parce qu’il y a tout simplement très peu de rôles qui ne sont pas dédiés à être joués par des personnes blanches. Vous l’aurez peut-être deviné, je parle de la série Master of None, gagnante de plusieurs prix. La série dénonce plusieurs double standards et aborde la problématique de la diversité dans le milieu du cinéma avec beaucoup d’humour et de tact. Une seconde saison est annoncée pour 2017, et j’ose croire que je ne suis pas la seule à l’attendre avec impatience.
Bien que je trouve vraiment intéressant et remarquable que la culture plus mainstream fasse la promotion d’idées politiques un peu plus à gauche et inclusives, tout en faisant un effort marqué pour montrer un peu plus de diversité à l’écran, j’ai parfois l’impression que cette fameuse culture pop s’approprie des idées plus radicales amenées par des gens qui ont lutté fort pour les faire connaître, et surtout, pour faire reconnaître les inégalités qui les motivent. Cela dit, si ça peut familiariser doucement un plus large public à des opinions et à des réalités plus méconnues, c’est déjà ça de gagné, et je ne crois pas avoir le luxe de cracher sur ces petites victoires et avancements.