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Pourquoi je monte mon sapin le 6 novembre
Crédit: Ievgenii Meyer/Shutterstock
Je n’ai pas toujours été une grande fan de Noël. Quand j’étais plus jeune, les nombreuses déceptions face à l’attente de voir l’autre parent dans le temps des Fêtes étaient trop lourdes pour mon jeune âge. Par la suite, quand mon grand-père est subitement décédé, la famille a éclaté et les deux semaines de vacances étaient devenues un prétexte d’évasion.

À 23 ans, âge d’autonomie et de premier loyer, j’ai hérité du vieux sapin de ma grand-mère et ce dernier apportait un peu de chaleur dans mon logement mal chauffé de Laval. J’étais encore raisonnable à cette époque, je décorais mon nid au début décembre comme pas mal tout le monde.

La tradition s’est répétée jusqu’à ce que j’aie 26 ans et que je fasse une fausse couche le 6 novembre. Mon cœur émietté a pris l’avion jusqu’à Cuba, dans un deux étoiles, pour fuir le bonheur des autres et les innombrables soupers de famille. J’avais besoin de mettre un baume sur mon utérus tragiquement déserté.

 
Heureusement, j’ai eu la chance de retomber enceinte et de donner naissance à ma fille l’automne suivant. Bien que rien ne puisse être parfait, je suis tombée malade suite à mon accouchement et nous avons été hospitalisées pendant quelques temps. Quand nous avons eu notre congé, ce n’était plus l’Halloween, ce n’était plus ma fête, c’était gris.

Crédit : StephVonRob
 
Le 6 novembre, nous avons monté le sapin de ma grand-mère, celle dont ma fille porte le deuxième prénom. Cette même lumière qui a su réchauffer mon vieil appart m’a tendrement réconfortée lors de mes nuits blanches passées à allaiter mon enfant, encore affaiblie par la maladie.

Bien que beaucoup de gens me trouvent intense de monter mon sapin alors que les squelettes viennent à peine d’être décrochés, je leur réponds qu’il appartient à ma famille de faire ce qu’elle veut et, surtout, QUAND elle le veut! Chaque tradition a son secret.

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