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« Sauf une fois au chalet » : une fois de trop
Crédit Unsplash/Pixabay

Il semble qu’on ait parlé de la culture du viol en long et en large dans les dernières semaines, et avec raison. Je n’ai pas besoin de revenir sur les événements qui ont ramené le sujet sur la toile, on le sait tous; l’Université Laval, Gerry Sklavounos, les manifestations #StopCultureDuViol

Je me suis promenée beaucoup dans les commentaires des articles et statuts Facebook pour me crinquer inutilement essayer de comprendre les arguments des gens qui se disent contre ce mouvement. Parmi les commentaires récurrents et moins violents, plusieurs semblaient croire qu’il était utopique de penser se débarrasser de cette culture, car il y aura toujours des violeurs, des malades, des criminels, et que ceci, ça ne changerait pas.

Pardon? Il semble qu’il manque un peu de nuance dans ce discours simpliste, et j’ose croire qu’en expliquant la base de cette culture du viol, certains de ces détracteurs pourront ajuster leur point de vue. #IBelieve

J’aimerais commencer par cette fracassante affirmation : nous ne connaîtrons jamais un monde sans viol. Comme nous ne connaîtrons jamais un monde sans cambriolage, sans corruption, sans mafia et sans trafic de drogue. C’est la triste vérité.

Soyons clairs : les désaxés sexuels ne sont pas responsables de la culture du viol (du moins, il ne sont pas les seuls responsables) et ils ne sont pas la raison pour laquelle nous militons. Nous militons pour changer nos mœurs, pour faire prendre conscience à la société que des gestes anodins, comme se donner le droit de klaxonner une inconnue dans la rue ou de questionner les intentions d’une victime de viol au lieu de la croire, c'est inacceptable.

La culture du viol, ce n’est pas seulement le viol, c’est tous les comportements, jugements et actions qu’on peut faire et qui contribuent indirectement à encourager la violence sexuelle. La culture du viol, c’est :

La culture du viol, c’est aussi un homme sur trois qui se dit prêt à forcer une relation sexuelle avec une femme s’il était certain de ne pas avoir de conséquences.

Est-ce que ces hommes sont nécessairement qualifiés de délinquants sexuels? Non. Est-ce que ces hommes sont de dangereux prédateurs? Non, mais juste une fois au chalet, à qui ça fait mal, hein?
 
Ces comportements et cette manière de penser sont ancrés dans notre société. Ils ont été normalisés, désensibilisés et considérés acceptables.

Cessons d’être pessimistes et croire qu’on ne pourra jamais rien y changer. Ma grand-mère me racontait qu’à l’époque, elle allait dans un parc près de chez elle avec des amies et, parfois, des garçons passaient et leur prenaient les seins. Encore plus jeune, des hommes se permettaient, sans aucune gêne, de pincer les fesses des jeunes filles en sortant de la messe du dimanche. Et c’était « normal ».

Aujourd’hui, j’écoute ma grand-mère et je suis outrée par ces comportements, qui pourtant étaient jugés anodins par tous, incluant ma grand-mère. Aujourd’hui, tout ceci serait inacceptable. Pourquoi? Parce qu’on a évolué, on a mis notre pied à terre, on a mis des mots sur ces actes : ce sont des attouchements, du harcèlement sexuel, des agressions.  

Aujourd’hui, on dénonce tous les autres comportements énumérés plus haut et qui, collectivement, s’appellent la culture du viol, parce que oui, on peut changer les choses. 

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