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La Façade : culture lesbienne, queer, pis un tas de bonnes choses
Crédit: La Façade

C’est l’hiver dernier que j’ai fait la connaissance des illustratrices de La Façade, lors d’un événement d’art local dans Hochelaga-Maisonneuve. Formée par Lara, tatoueuse à temps plein et diplômée en arts visuels, et par Julie, bachelière en communications et scénarisation, La Façade est une boutique offrant des illustrations et des objets décoratifs inspirés par la communauté lesbienne et queer. Une jasette, un tattoo et quelques messages plus tard, je les rencontrais au Café Atomic, dans Hochelag’, le lieu même de notre rencontre, afin de parler de leur bébé artistique.


Crédit : La Façade/Etsy

Alex : Je trouve ce que vous faites intéressant, notamment parce que, à mon avis, c’est ce qui manquait : la culture queer et lesbienne; qui est très peu représentée. Et quand ça l’est, c’est quasiment en-dessous de la table, comme girl power. Est-ce que c’était à la base de votre idée de fournir quelque chose comme ça?

Julie : Ouaip! C’était parti avant même qu’on crée La Façade. En février 2015, nous avions fait notre premier prototype de marché avec quelques connaissances. Nous avions décidé de faire des cartes de souhait qui étaient à vocation lesbienne et queer. Nous voulions juste faire des cartes qui étaient faites par des femmes, pour des femmes pour la St-Valentin. Nous trouvions ça vraiment plate d’arriver dans une pharmacie et de voir que toutes les cartes étaient tellement pour des hétéros, t’sais. Plus tard, nous avons continué notre mouvement en nous disant que c’était vraiment quelque chose qu’on souhaitait pousser.


Crédit : La Façade/Etsy

A. : Quand on parle de culture queer et lesbienne, on parle forcément de féminisme. Considérez-vous votre art comme militant, en quelque sorte?

Lara : Quand même un peu. On se « label » pas comme telles, mais…

J. : Oui, pas par défaut, mais, comment dire… On va pas être des militantes le poing levé nécessairement à 6 h le matin pour aller dans une manifestation, et c’est pas non plus la première étiquette que je vais m’apposer… Mais je le sais qu’on l’est. Pis des fois, ça nous fait rire parce que le fait qu’on ait une conversation où quelqu’un va tenir un propos misogyne, on devient tellement agressives, là!

L. : Ça vient nous chercher profondément!

J. : Oui! Pis je pense que c’est pour ça que ça ressort beaucoup dans notre art aussi. C’est pour ça qu’on dessine presque que des femmes. C’est pour la culture LGBT, mais surtout pour les lesbiennes, on ne le cache pas. Aussi, parce que l’invisibilité lesbienne, c’est encore tellement présent. Je pense aussi qu’on fait l'éloge du corps de la femme plus qu’on essaie de lui donner un poing militant. On essaie de le remettre sur un piédestal, mais pas nécessairement pour son physique, ou pas comme c’est représenté dans les médias en ce moment. On a d’autres projets en cours, pis j’veux faire des illustrations de femmes qui ont du poil et que ça fasse partie du décor, plutôt que ce soit criant, genre « c’est mes poils, ils m’appartiennent! ».

 

Crédit : La Façade/Etsy

A. : Quels genres de commentaires recevez-vous sur vos illustrations quand les gens viennent vous rencontrer?

J. : Récemment une fille est venue nous voir et elle nous a remerciées parce qu’on faisait des illustrations queer et lesbiennes qui ne sont pas « bonbons », ou super flash avec plein de glitters. Elle aimait ça parce que c’était vraiment soft, élégant et subtil. T’sais, tu peux l’accrocher, pis c’est vraiment parce que tu vas prendre le temps de le regarder que tu vas remarquer de quoi ça parle.

L. : C’est pour des personnes qui sont pas non plus super « féminines ». T’sais comme nous, on s’associe pas non plus à du rose, du mauve, pis des trucs vraiment cutes. Ça fait que ça va rejoindre un autre type de gens.

Julie : des gens plus introvertis, mettons!

Crédit : Alex VIens

Plus que le sujet de leurs illustrations, Lara et Julie sont aussi très impliquées dans la lutte contre l’homophobie. En février dernier, un pourcentage des ventes faites lors de l'événement au Café Atomic dans Hochelaga allait directement à l’organisme Le Gris Montréal. Julie y est d’ailleurs intervenante bénévole.

« On aimerait tellement être approchées par le Village afin de faire une collaboration avec eux pour le 375e de Montréal, ou pour la Pride! On peut rêver, t’sais… »

Vous pourrez les rencontrer en chair et en os le 4 juin lors de l’événement Central Pop à Drummondville, et du 2 au 5 juin lors de la vente trottoir de la promenade Wellington à Montréal.
 
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