Apprendre à lâcher prise : un mois sans vernis

Le vernis à ongles, c’est un de mes petits plaisirs de la vie. Au quotidien, je porte souvent très peu de maquillage et je trouve que d’avoir de jolis ongles colorés, ça ajoute un côté pimpant à n’importe quel look. J’ai stratégiquement disposé ma collection de laques dans des petits paniers de façon à créer un dégradé de couleurs. Il faut dire que ça paraît plus ou moins, parce que le tout est rangé dans une armoire, mais ça me fait bien plaisir quand je sors mes paniers, bon!

Je n’ai jamais ressenti le besoin de me payer une manucure, peut-être justement parce que j’ai toujours pris plaisir à mon petit rituel hebdomadaire. Même à l’époque (pas si lointaine) où j’étais une étudiante échevelée en fin de session, je parvenais à me réserver un moment de détente rien qu’à moi. Avec du linge mou, un café dans une de mes tasses préférées et une série sur Netflix, je mettais mon univers à off le temps de quelques couches de couleur.

En plus de m’aider à recharger mes batteries, le fait de m’appliquer du vernis a aussi un autre avantage. Depuis l’enfance, je me ronge les ongles à la moindre occasion #AllôAnxiété. Or, c’est une mauvaise habitude que j’ai presque complètement enrayée depuis que je soigne mes ongles. Vite comme ça, ça a tout l’air d’une situation gagnante. Je me trouvais bien bonne de joindre l’utile à l’agréable. J’avais même pris l’habitude d’ajouter « vernis » dans ma liste de choses à faire, parce que c’était vraiment satisfaisant de pouvoir rayer une activité plaisante et d’avoir l’impression d’avoir accompli une tâche. L’ennui, c’est que je ne voyais pas le piège que j’étais tranquillement en train de me tendre à moi-même.
 

Inévitablement, je suis tombée en plein dedans. Je me suis mise à stresser quand je manquais de temps pour me vernir les ongles. Assister à une fête familiale sans vernis? NO WAY! Ça a pris des proportions démesurées et mon petit plaisir est devenu un gros stress. Comme quoi n’importe quelle passion peut dévoiler nos zones d’ombre, qu’il s’agisse de vernis à ongles ou de maquillage.
 
Ça fait que j’ai cessé de lister « vernis » dans ma liste de choses à faire et je me suis dit que si « en avril, on ne se découvre pas d’un fil », « en mars, on prend ça relax! » Oui, je me suis dit ça pour vrai parce que oui, je m’invente des proverbes rimés un peu douteux dans ma tête. Passons.

J’ai donc passé le mois de mars en entier sans vernis à ongles. Genre, même pas de couche de base transparente, là! Rien. J’ai juste pris soin de limer mes ongles une fois de temps en temps et de bien hydrater mes mains. Et savez-vous quoi? C’était bien correct comme ça.

Je me suis rendu compte que bien souvent, je m’impose des standards tellement élevés que je me limite moi-même. Et je ne dois pas être la seule. Il faut que j’apprenne à enlever le porte-voix à la petite voix mesquine et stridente dans ma tête qui me répète que je n’en fais pas assez. Si j’ai envie de passer 2 heures à me faire une beauté, c’est ben correct. Et si j’ai envie de sortir sans vernis, ou sans maquillage, c’est ben correct aussi. That’s it.

Et vous, parvenez-vous à lâcher prise par rapport à votre apparence?