« Fille » ou « femme » : telle est la question

Je me sens beaucoup plus « fille » que « femme ». Pourtant, j’ai plus que l’âge requis pour pouvoir cocher la p’tite case.

Dans ma tête, une « femme », c’est une « madame ». Une jeune professionnelle sûre d’elle. Un grand fouet de déesse de 6 pieds, maquillée et grimée. Une PDG en tailleur. Une mère de famille au volant d’une Dodge Caravan avec trois morveux à l’arrière. Bref, vous voyez le genre.

Pas une fille de vingt et quelques années qui surfe sur la vie. Haute comme trois pommes, ben tannante, qui ne se maquille pas et qui porte des p’tits baskets les trois quarts du temps. Moi, une « femme »?

Vraiment?
 

Mais attention : je ne me considère pas comme une enfant non plus. Je suis responsable, je sais ce que veux, je me respecte. C’est seulement que ce que j’aime le plus de moi-même, on dirait que ça s’inscrit plus du côté de la « fille » : capacité d’émerveillement (x 1 000), curiosité, spontanéité, humour, vitalité.

C’est certain que c’est fluide. Ce n’est pas noir ou blanc. Des fois, je me sens plus femme que d’autres. Depuis que j’ai commencé à réaliser à ça, je fais un effort conscient pour me voir comme je suis, avec des seins, des courbes, des hanches. Tout le kit physiologique d’une femme, dans le fond.

D’ailleurs, j’ai toujours pensé que j’étais infertile – je sais que c’est le cas de beaucoup de femmes – et inconsciemment, j’ai l’impression que c’est justement relié à ce sentiment.

En fin de compte, l’idée, ce n’est pas de me coller une étiquette. C’est de voir comment cette auto-identification vient changer ma façon d’être. De me comporter socialement. De ne pas me sentir inférieure ou illégitime. De faire l’amour. De séduire si ça me tente. De me laisser regarder, être vue comme telle, comme la femme que je suis.

Mais j’ai l’impression que c’est tout un processus. Suis-je la seule à me sentir comme ça? Est-ce que vous vous considérez plus « fille » ou « femme »?