Si vous avez une pièce de théâtre à voir cette saison, je vous suggère fortement Cinq à sept, mise en scène par Mani Soleymanlou, qui est à l'affiche en ce moment à l'Espace Go. La pièce est le deuxième volet de la trilogie cocktail du metteur en scène et fait suite à Ils étaient quatre, le chapitre bromance de l'œuvre.
Cette fois, c’est l’univers féminin qui est exploré à travers trois comédiennes qui se rencontrent le temps d’une soirée bien arrosée. La pièce, écrite par Fanny Britt en collaboration avec les interprètes Julie Le Breton, Kathleen Fortin et Geneviève Schmidt, est drôle, touchante, triste, intense. En fait, c'est comme un tourbillon de tout ce qu'on peut ressentir.
Il faut dire que les thèmes sont très variés : l’acceptation de soi, la beauté, le poids, les agressions sexuelles, la maternité, l’infidélité, le couple et la famille, pour ne nommer que ceux-là. Le monologue de Kathleen sur la vie, lorsque l'on est ronde, est particulièrement touchant et très senti. Le questionnement de Julie sur l’amour qui s’essouffle m’a un peu brisé le cœur.
Les personnages ayant été créés à partir du vécu des comédiennes, la ligne entre fiction et réalité est brouillée pour le spectateur, ce qui rend l'expérience particulière, comme si on recevait leurs confidences ou qu'on écoutait indiscrètement les filles assises à la table d'à côté.
Cinq à sept présente des moments très poignants, entrecoupés de légèreté, de rires, de paroles crues, comme ça se passe souvent dans les soirées entre copines. La pièce est courte, à peine une heure, et j’en aurais pris plus.
Si vous réussissez à mettre la main sur des billets, je vous recommande fortement Cinq à sept. La pièce est présentée dans une petite salle de l’Espace Go jusqu’au 5 décembre et en supplémentaire du 8 au 10 décembre.