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Porter le voile? Une question de choix, partie 2.

Alors comme promis, voici la suite de ma petite série. On avait commencé ça mollo, avec le portrait de Samira (nom fictif). Cette fois-ci, je passe la parole à Coraline Le Moyne, une ancienne athée qui en a long à dire.

Je me suis convertie à l'islam en 2001 et j'ai commencé à porter le voile en 2008. Je le porte par conviction religieuse tout simplement. Mon cheminement m'a amenée là. Avant d'embrasser la religion musulmane, j'étais une athée. Une vraie de vraie. Dure, rigide, impossible à ébranler. Qu'est-ce qui pousse une athée à changer son fusil d'épaule, me demanderez-vous? Des réponses. Je voulais des réponses à mes questions. Des réponses concrètes et satisfaisantes. Mon premier contact avec l'islam, je l'ai vécu avec un livret intitulé La science et l'islam. Le côté scientifique de la religion m'interpellait grandement. J'y ai trouvé là des réponses à mes questions que les prêtres n'ont pas su combler. Que ce soit sur la théorie du big bang, la reproduction, l'environnement qui nous entoure ou toutes autres découvertes scientifiques. En feuilletant les pages, je me sentais tout à coup toute petite face à toutes ces connaissances. Mon ego d'athée en a pris un coup, je dois dire.
 
J'ai eu le déclic.

Cela étant dit, mon parcours vers la conversion n'a pas été de tout repos, ni accepté de tous. Ma mère m'a reniée, une séparation qui a duré sept ans. Quant à mon père, il a su s'adapter. Avec le temps, ma mère s'est faite à l'idée. Même voilée, je restais la même Coraline qu’elle a connue. Je suis toujours aussi taquine. Je joue encore des tours et je suis aussi verbomotrice qu’avant. Je ne suis pas devenue qu'une pâle copie de moi-même en devenant musulmane. Elle a fini par réaliser que je n'étais pas une allumée brainwashée.  

Je crois que les gens ont été surpris de constater mon changement de cap. Moi, l'athée, moi, la féministe pure et dure, j'étais devenue musulmane, arborant le hijab fièrement. À ceux qui voient le port du foulard comme un symbole oppressant, je vous dirais qu'au contraire, ce dernier complète mon parcours de féministe. 

Depuis que je me couvre la tête, je ne cherche plus à plaire ou à rentrer dans le moule dicté par les standards de beauté. Je ne laisse plus les hommes et l'industrie de la mode décider de ce que je vais porter. Exit, Louis Vuitton, Gianni Versace, Michael Kors ou Giorgio Armani. J'ai repris contrôle de mon apparence et j'en dispose comme il me plaît. Si l'une est libre de montrer ses atouts, moi, je suis libre de les cacher. Disposer de mon corps comme je le veux, c'est ma liberté. N'en déplaise aux autres.

Je ne veux pas revenir en arrière. Je peux dire que j'ai passé par une période plus obscure et rigide de l'islam, et je suis revenue au point de départ : plus libérale, mais tout aussi modeste.

Que pensez-vous de l'histoire de Coraline? Avez-vous des questions à lui poser?

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