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C’est plus facile de péter sa coche que d’être rationnelle : retour sur le #paingate
Crédit: http://williammazzoleni.4ormat.com/#e-5

C’est moi qui ai écrit le billet « Chère fille qui veut le pain de mon chum… back off! » dimanche. Vu la tonne de commentaires suscités par celui-ci, je crois que je vous dois des explications. Parce que vous ne me connaissez pas et que je réalise qu’il vous manque peut-être des éléments pour me comprendre. 

Donc. J’ai réfléchi à mes propos et à mon sujet, mais j’ai aussi pris le temps de lire attentivement vos commentaires sur la page Facebook et sur le texte. J’ai aussi pris le temps d’aller au cinéma. Les affaires sont bien faites dans la vie, car je suis allée voir le court métrage de William Mazzoleni : « C’est plus facile de liker que de dire je t’aime » à sa première mondiale pendant les Rendez-vous du cinéma québécois. Pendant que j’étais dans la salle, vos réactions s’accumulaient et me bombardaient. Par un drôle de hasard, le film raconte exactement ce que j’ai vécu et comment je me sens face aux commentaires soft sexu d’une fille inconnue, sur les photos, le wall et les publications de mon chum. Ça m’a fait beaucoup réfléchir (le short et vos commentaires). Je m’explique.
 

J’ai écrit sur le coup de l’impulsion et de la rage. Le dernier commentaire laissé par cette fille sur une photo Facebook de mon amoureux m’a fait péter un plomb. J’ai écrit ce texte avec la peur au ventre. La peur de perdre la personne que j’aime le plus au monde. L’angoisse de le voir sauter la clôture pour une affaire de chair plus fraîche que la mienne. Ça a fait remonter en moi de mauvais souvenirs enfouis de relations passées qui ont mal fini ou d’histoires de tromperie. Je me suis aussi revue plus jeune, avec mon père qui cruisait tout ce qui bougeait pour montrer à ma mère qu’elle pouvait le perdre à tout moment. On traîne toutes des reliques du passé et ça affecte vraiment comment on peut vivre nos relations présentes.

Écrire, pour moi,  c’est souvent la seule façon qui me permet d'extérioriser comment je me sens. À voir les réactions, j’ai manifestement mal choisi l’étape à laquelle j’ai décidé de m'exprimer par rapport à ça. Les filles de la rédaction me connaissent bien, elles savent que je suis sans malice et c'est sûrement pour ça qu’elles n’ont pas vu de problème avec le texte. Je savais qu’en décidant de le publier sous Annie Nonyme, vous comprendriez moins bien mon background. En résumé, je pense que j’y suis allée trop vite et trop fort.

Cela dit, j’ai de la difficulté à comprendre ce qui pousse une personne à agir de la sorte. Comment une fille, qui voit qu’une personne est en couple, peut s’amuser à faire ça? Ça vient me chercher au plus profond de moi. Je crois fermement que les actions posées sur Internet ont des répercussions réelles dans « la vraie vie ». C’est pourquoi j’ai beaucoup de peine depuis dimanche. Je ne compte plus le nombre d’histoires d’ados qui se suicident parce qu’ils sont attaqués sur les médias sociaux. Quand je lis les commentaires de cette fille inconnue sur le mur de mon chum, j’ai l’impression qu’on entre dans mon couple et dans ma vie intime sans la respecter. Allô! J’existe! De quel droit viens-tu cruiser mon chum devant tous nos amis, mes collègues et ma famille? Ça me cause de l’angoisse, de la peine, de la rage et ça me laisse extrêmement démunie. 

Je n’ai pas le contrôle sur le wall de mon chum, mais ça m’affecte. Alors que je lui en ai parlé plusieurs fois, sans qu’il ne réagisse, je ne sais plus quoi faire.  Je me demande aussi comment il réagirait si c’était moi qui me faisais écrire des « criss t’es chaude » par des gars. Comment des petits commentaires sexu partout sur mon wall ne pourraient pas le déranger? Comment se fait-il que je ne le sente pas empathique face à ce que je vis?!

J’espère sincèrement que vous allez pouvoir visionner le court métrage de Mazzoleni. Le film explique aussi que, ne sachant pas comment réagir à ce genre de comportements, on peut juste vouloir se venger bêtement. La jalousie et la peur sont des états très peu rationnels. 

En terminant, j’en ai parlé autour de moi, et je ne suis pas la seule à qui c’est déjà arrivé. Partout, selon les personnalités et la dynamique du couple, les filles ont réagi. 

Mon premier texte m’a peut-être fait passer pour une folle, mais c’était mon cœur qui criait et qui cherchait à s’en sortir. Je ne veux pas laisser mon chum, mais je voulais vous montrer que cette situation-là est toxique à long terme et s’inscrit dans une dynamique désagréable. 

Est-ce que vous avez déjà vécu ce genre de situation avec votre chum ou votre blonde, sur les réseaux sociaux ou dans la vraie vie? Et comment est-ce que vous vous en êtes sorties?

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